[CONTRIBUTION] «Se débarrasser de ceux qui rabaissent et s’entourer de ceux qui élèvent» !

Cette belle théorie ne saurait certes s’appliquer en politique, en tous cas telle qu’elle est pratiquée chez nous, mais il y a de quoi la méditer par moments. En effet au Sénégal, peu d’hommes politiques occupant de hautes fonctions dans la sphère étatique, savent ou s’évertuent à opérer une ligne de démarcation entre la chose politique et celle purement républicaine. La belle histoire de décoration de Me Sidiki Kaba à l’Élysée en est une parfaite illustration, lui qui s’est fait accompagner de griot, comme s’il était question de grande messe politique. Il y gagne quoi en fait, politiquement parlant ?

Il est indubitable que Me Sidiki Kaba est un grand esprit. Sa trajectoire intellectuelle et professionnelle l’atteste éloquemment, lui qui, toute sa vie durant, a suffisamment mouillé le maillot pour la promotion et la défense des droits humains. D’ailleurs c’est ce qui lui a valu son entrée dans le cercle restreint de la Légion d’honneur française. Tout africain doit être fier de ce jacobin venu de Tambacounda, toute peau noire, j’allais écrire.

Me Kaba a fait le choix de descendre dans le landerneau politique, peut être pas pour quelque promotion que ce soit ou pour chasser des prébendes, comme savent si bien le faire des « professionnels » de la politique, mais pour une immersion dans davantage de chaleur populaire et rendre à ses concitoyens ce que Tambacounda et le Sénégal lui ont donné. Mais, mon humble avis est que Me Sidiki Kaba doit faire la part des choses.

Quand il est sur le terrain d’Adesor (Association pour le Développement du Sénégal Oriental), où il s’illustre merveilleusement bien comme président, il peut se payer le luxe de s’entourer de gens qui maîtrisent l’art de parler et d’encenser les foules. Il peut aussi se le permettre quand il est question de grandes messes politiques. Maintenant si la république est en jeu ou quand il est question de choses savantes, il faut se débarrasser de certaines pratiques. Franchement il y avait à l’Élysée ce vendredi 6 novembre des gens qui n’avaient rien à faire là. Cela vous rabaisse Commandeur de la Légion d’honneur française, du moins c’est ce que je crois, et j’aimerai me fourvoyer !

Quand vous faites de la politique, gardez-vous aussi de mobiliser des véhicules estampillés administration pénitentiaire, vous n’en n’avez pas besoin. « Je ne décide pas d’être ce que je suis, mais je suis responsable de ce que je suis », posait très justement le père de l’Existentialisme.

Mouillez le maillot pour booster le développement de Tambacounda, parachevez les belles réformes entreprises au sein de la Justice, donnez un autre contenu à la CPI, rassemblez vos frères Tambacoundois pour le seul combat qui vaille, celui d’une région de Tambacounda prospère dans un Sénégal uni et aussi émergent.

A méditer

Ousmane DIA, Gestionnaire et Médiateur culturel, artiste plasticien et enseignant d’arts-visuels à Genève /