Tambacounda a résorbé son déficit de professeurs de philo (IA)

La région de Tambacounda qui souffrait jusque-là d’un déficit de professeurs de philosophie, a résorbé le gap en question, avec l’affectation mercredi de deux enseignants aux lycées Mame Cheikh Mbaye de Tambacounda et Bouna Sémou Niang de Koumpentoum, a annoncé à l’APS l’inspecteur d’académie Alassane Niane.

“Cette année, vraiment, ça va ; on vient de nous affecter deux professeurs”, a indiqué M. Niane, relevant que l’académie vient de recevoir deux ordres de services affectant des enseignants dans les deux lycées concernés.

Le lycée Mame Cheikh Mbaye et celui de Koumpentoum comptaient chacun un professeur de philosophie, mais ces deux enseignants ne pouvaient pas assurer à eux seuls les heures de cours requises dans ces deux établissements.

Avec ces affectations complémentaires, “le déficit en philo est résorbé (…). Tous les lycées sont pourvus”, a poursuivi l’inspecteur d’académie, qui s’entretenait avec l’APS, dans le cadre de la Journée mondiale de la philosophie.

Proclamée depuis 2005 par la conférence générale de l’Unesco, cette Journée est célébrée chaque année le troisième jeudi du mois de novembre.

L’inspecteur d’académie a toutefois précisé que cette résorption n’a rien à voir avec le mouvement revendicatif lancé l’année dernière dans la région par des professeurs de sociologie recrutés pour enseigner la philosophie pour combler le gap.

Ces derniers avaient cessé d’enseigner pendant longtemps, demandant à être formés pour être à la hauteur de la tâche qui leur était confiée. Cette revendication n’est pas encore satisfaite, a-t-il noté.

A l’instar de ce qui se passe pour toutes les autres matières à Tambacounda, “les gens (professeurs de philo) ne restent pas dans la région. Tout le monde demande à partir. Si bien que toutes les disciplines manquaient de professeurs, même si cette insuffisance était plus marquée en philosophie”, a expliqué M. Niane.

La configuration de cette année rompt d’avec celle de l’année dernière où le déficit était plus ressenti, s’est-il réjoui. Certaines localités partageaient le même professeur, qui faisait la navette pour dispenser des cours.

Selon M. Niane, relativisant la situation, le manque de professeurs de philosophie “n’est pas spécifique seulement à la région de Tambacounda” et prévaut dans “tout le Sénégal”.

“Il y a de moins en moins de professeurs de philosophie”, a-t-il fait remarquer, estimant que ce n’est pas faute d’être aimée des élèves que cette matière ne trouve pas suffisamment d’enseignants.

“La philosophie n’est pas morte, les gens aiment bien la philosophie, ce n’est comme les maths”, a-t-il ajouté.

D’après l’inspecteur d’académie de Tambacounda, c’est plutôt “en amont” qu’il faut rechercher la cause du problème. “C’est peut-être les résultats à la fac qui ne sont pas bons”, a-t-il fait valoir.

“Il faut promouvoir la philosophie, c’est une discipline qui éclaire, ce serait une erreur de la tuer”, a plaidé l’inspecteur d’académie, louant parmi ses avantages, le fait qu’elle “affine l’esprit critique” et qu’elle fait partie de ces matières qui “forgent l’individu”.

Pour lui, la promotion de cette discipline passe d’abord par le fait d’amener les élèves à l’aimer. L’académie, a-t-il dit, contribue à cela en encourageant la participation des élèves au concours général. La création de clubs de philosophie dans les lycées s’inscrit également dans la même perspective.

“Nous envisageons (d’organiser) des conférences sur des thèmes philosophiques, et pour les élèves, et pour les enseignants”, a annoncé Alassane Niane, qui bien que n’étant pas un littéraire, dit avoir aimé la philosophie. “Je lisais beaucoup et j’avais de bonnes notes”, se souvient-il.

APS /