
Des élus locaux de la région de Tambacounda (est) ont démarré, mardi dans la capitale orientale, une formation de deux jours sur la législation minière, forestière et environnementale, a constaté l’APS.
Organisé par Amnesty International, cet atelier vise à renforcer les capacités des élus en matière de législation minière, forestière et environnementale, a indiqué Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty Sénégal.
C’est un moyen de leur permettre de bénéficier des retombées de l’exploitation minière qui a lieu dans leurs collectivités locales respectives, a expliqué M. Gassama.
Saluant la décision du chef de l’Etat dès son arrivée au pouvoir de réformer le Code minier, M. Gassama a fait part de son espoir de voir, avec le nouveau cadre législatif, un changement de la situation actuelle, où les collectivités locales et les populations de manière générale, tirent très peu de profit de l’exploitation minière.
Le représentant du conseil départemental, Moussa Diallo, a souligné la nécessité pour les collectivités locales de se battre pour avoir des retombées de l’exploitation minière au profit de leurs mandants qui sont les plus affectés par l’impact de ces activités.
“Les ONG qui aident les collectivités locales dans ce combat sont appelées à partir avec la fin de leur programme et ce sont les populations qui resteront sur place”, a-t-il fait remarquer.
“La bataille sera longue, parce qu’on a affaire à de grandes multinationales plus fortes que nos Etats”, a averti M. Diallo. Pour sa part, le représentant régional d’Amnesty, Mamadou Sow a assimilé les nombreux problèmes causés par l’exploitation minière à une “malédiction” avant de lancer que “nous sommes assis sur des ressources, mais ne pouvons en bénéficier par ignorance”.
S’inscrivant dans la même logique, Abdoul Kader Diop, adjoint au gouverneur de Tambacounda, qui présidait la cérémonie d’ouverture, a relevé que “conformément aux exigences du développement durable, qui doit prendre en compte aussi bien les aspects environnemental, économique que social, les populations doivent être placées au cœur du développement”.
“Le social est-il respecté ?”, s’est-il cependant demandé, évoquant les nombreuses difficultés auxquelles sont confrontées les populations riveraines, et qui ont pour noms : déplacement de populations, coupe abusive de bois, insécurité, problèmes sanitaires, etc.
M. Diop qui s’est présenté comme un juriste environnementaliste de formation, a pourtant relevé que “les populations ont la possibilité d’attaquer les sociétés minières en justice”. Ce qui n’est pas souvent le cas au Sénégal où, a-t-il relevé, “le contentieux environnemental est très pauvre”.
Pour lui, la problématique pose une question de justice sociale. Il a cependant noté que “quand les responsables sont bien outillés et comprennent les enjeux de leur localité, le portage devient facile”.
“Nous pensons, a-t-il poursuivi, qu’au sortir de cette rencontre, nous aurons un document qui va nous servir de bréviaire pour le Sénégal oriental et le Sénégal de manière générale”.
ADI/PON