Kédougou : Pour mieux comprendre les enjeux liés aux opérations minières, les mouvements sociaux investissent des sites miniers.

Trois jours durant, les jeunes des mouvements sociaux ont investi Kédougou et des sites miniers pour s’imprégner des réalités de l’exploitation industrielle comme artisanale de l’or. Ils ont échangé avec certaines autorités locales tout comme avec des responsables de Sabodala Gold Operations (Sgo), la principale entreprise en exploitation de l’or.

Les mouvements sociaux, essentiellement constitués par des organisations comme l’association de jeunes pour la promotion des droits humains, la commission « orientation et stratégie » du M23, le M23 et le réseau des étudiants en collectivités locales, ont trois jours durant visité des sites miniers et tenu des échanges avec des autorités locales de la zone d’emprise du projet de Sabodala Gold Operations (Sgo).

Selon leur porte parole Galaye Diaw, « il était question de bâtir un plaidoyer en faveur des communautés et accompagner l’Etat dans la prise en charge de leurs préoccupations fondamentales. Comme un plaidoyer se documente, nous avons voulu comprendre les enjeux liés aux opérations minières, surtout les impacts environnementaux et sociaux, aussi bien au plan industriel qu’artisanal ». Au terme de cette visite qui les a vus rencontrer et échanger avec le Directeur Régional de l’Environnement et des Etablissements Classés (Dreec), le maire adjoint de Kédougou, les maires de Khossanto et Sabodala, les responsables du département « Environnement et relations communautaires de Sgo et des orpailleurs à Kharakhéna, les jeunes des mouvements sociaux, ont fait un tour dans des villages ceinturant la mine de Sabodala. Selon leur porte parole du jour, il y a un certain nombre de points faibles qui ont retenu leur meilleure attention. Ceux-ci vont du « faible niveau d’équipement des services techniques en charge de ce secteur, le manque de ressources humaines qui les caractérisent, l’état valétudinaire dans lequel se trouve le principal axe routier qui accède à Sabodala, via Khossanto, la faible implication des entreprises minières en exploration dans la résolution des problèmes sociaux des communautés de Khossanto telle que décriée par le maire de la dite collectivité, les contradictions entre les codes minier, de l’environnement et des Eaux et Forêts notamment, la non redistribution de des fonds dits de péréquation et d’appui aux collectivités locales tout comme le mode d’attribution des titres miniers avec la non implication des autorités locales, ne serait-ce qu’à titre consultatif ».

Pour Galaye Diaw et ses camarades, « il y a aussi des points de satisfaction qu’il va falloir consolider et améliorer au besoin ». Mr Diaw de révéler que ces points tournent autour d’axes essentiels que sont « le renforcement du dispositif de sécurité avec le déploiement d’un escadron de gendarmerie et la création de postes avancés surtout dans les sites d’exploitation artisanale de l’or, la création d’un commissariat urbain de police à Kédougou, la réorganisation de l’activité d’exploitation artisanale de l’or avec la création de couloirs officiels et l’institution de cartes d’orpailleurs, l’harmonisation du cadre d’intervention de Sgo en faveur des collectivités locales de Khossanto, Sabodala et Bembou avec la signature de conventions de partenariat, l’institution de cadres de dialogues et de concertation réunissant tous les acteurs de la zone de Sabodala, l’amélioration progressive des conditions de vie des populations situées dans la zone d’emprise du projet de SGO (emploi, infrastructures scolaires, agropastorales, hydrauliques et de santé), la réhabilitation progressive du site d’exploitation de Sgo, les contrôles périodiques par Sgo de la qualité de l’eau et de l’air et l’achat d’analyseur d’eau et de l’air devant être mis à la disposition de la Dreec, la disponibilité pour SGO à recevoir des propositions allant dans le sens de l’amélioration de sa politique sociale et environnementale ».

Appuyés par Oxfam, Enda Lead et Cicodev dans le cadre d’un projet dénommé « Gouvernance des ressources minérales au Sénégal », ces jeunes, à travers Biram Faye, l’un des coordonnateurs des mouvements sociaux, soutiendront se battre, dans le cadre d’un plaidoyer, pour que « les acquis soient consolidés et que les points faibles soient transformés en point points positifs dans le strict respect des lois et règlements en vigueur ».

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Boubacar Dembo Tamba / www.tambacounda.info /