Kédougou : le rapport ITIE 2013 au cœur d’un forum populaire à Sabodala.

C’est la section régionale de Kédougou de Publiez Ce Que Vous Payez Sénégal qui a porté l’activité du comité national ITIE. Elle a réussi la prouesse de réunir près de 200 personnes pour discuter au tour du rapport de 2013. Une seule question a surgi des frottements, « et si l’Etat ne nous versait pas la part qui nous revient, à qui devons nous nous adresser», se sont interrogés les chefs de village de la commune de Sabodala.

Tout de suite après les mots de bienvenue de Sara Cissokho, l’emblématique et intraitable chef du mythique village de Sabodala et du représentant du maire de la dite collectivité locale, c’est Mme Dembélé née Tabara Cissokho, la coordinatrice régionale de Kédougou de l’antenne de Publiez Ce Que Vous Payez Sénégal, qui a campé le décor. Elle a procédé à un bref aperçu historique de la campagne menée dans le sens de l’adhésion du Sénégal à l’Initiative pour la Transparence dans les industries extractives (ITIE). Mme Dembélé n’a pas manqué de magnifier la volonté manifestée par les plus hautes autorités du pays à adhérer à l’ITIE. Elle a salué les efforts cyclopéens fournis par le président du comité national et du secrétaire permanent de l’ITIE qui ont abouti à la production de ce premier rapport dont elle dira qu’elle a au moins lé mérite de permettre aux citoyens sénégalais d’avoir une vue panoramique du secteur géo extractif.

La très belle prestation théâtrale de la troupe de l’inépuisable Jean Diallo a facilité la tâche aux acteurs de la société civile dans leur propension à expliciter les grandes lignes du rapport et de la philosophie qu’est la norme ITIE.

Ce fut au tour des responsables de la section régionale de Kédougou de Publiez Ce Que Vous payez de lever un coin du voile sur la quintessence du rapport, notamment les données contextuelles, les principales entreprises du secteur des mines, du gaz et du pétrole, les principaux flux tout comme les paiements effectués par les entreprises. Les manquements soulevés par le réconciliateur et les recommandations seront aussi mises en exergue. Suffisant pour que les chefs de villages, les responsables de jeunes et de femmes et autres élus se répètent en s’interrogeant sur la part devant revenir aux communautés directement impactées par les opérations minières, non sans au préalable se féliciter de cet exercice de dissémination dont ils laisseront entendre qu’il leur a ouvert les yeux sur pas mal de choses qu’ils n’avaient jusqu’ici pas connues.

« Il n’est pas des prérogatives du comité national ITIE de révéler ce que les communautés gagnent dans les ressources financières engrangées par la puissance publique et venant des ressources minérales. Le rapport donne l’information sur le montant global perçu par l’Etat, et il appartiendra aux communautés, en fonction des dispositions de la loi minière et de l’arrêté portant répartition des fonds de péréquation et d’appui aux collectivités locales de prendre leurs calculettes et de se faire une idée de ce qui doit leur revenir », leur ont expliqué les responsables de l’antenne régionale de Kédougou. « A qui devrons nous adresser toutefois que ces montants ne sont pas alloués aux collectivités locales », se sont interrogés les chefs de villages. « Nous osons espérer qu’une pareille situation ne se présentera guère », ont répondu Mor Khouma, Mme Dembélé et autres qui leur ont assuré que la vigilance des acteurs de la société civile officiant dans ce secteur sera de mise. Et comme les communautés ne ratent jamais les occasions qui s’offrent à elles pour évoquer leurs difficultés, les plus grandes seront mises sur la table, et elles ont justement trait aux impacts jugés négatifs de l’exploitation minière, surtout celles relatives à la perte de leurs moyens traditionnels de subsistance. « Ce débat n’est pas à l’ordre du jour, en d’autres lieux et d’autres circonstances, les acteurs de la société civile veilleront et se feront vos avocats, pour autant que cela se justifie », ont rétorqué les activistes de la société civile »

Pour rappel, la quasi-totalité des chefs de villages de la commune de Sabodala, les élus, les présidentes de groupements féminins, les responsables de jeunes ont pris part à cette fora, aux côtés des acteurs de la société civile venus de Kédougou. Ce dimanche, ce sera au tour de Saraya, chef de lieu du département du même nom, d’abriter une fora du même format.

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Boubacar Dembo TAMBA / www.tambacounda.info /