Kédougou: Renforcement de la sécurité alimentaire et de la nutrition, la recette « Sadev » fait son chemin.

Pour faire reculer les barrières de la pauvreté dans la région de Kédougou et parer à l’insécurité alimentaire en renforçant la nutrition dans les ménages vulnérables, l’ONG « Solidarité, Action pour le Développement », (Sadev), avec le concours de l’Union européenne et d’Oxfam trace sa voie. Celle-ci commence par faire face à l’urgence en octroyant des enveloppes aux nécessiteux et continuera sous forme d’appui au développement à travers un programme agricole fondé sur des méthodes culturales les plus modernes et productives.

Déjà en 2012, dans le cadre de son programme humanitaire appuyé par Oxfam, Sadev (à l’époque Akad), a déroulé un programme consistant à appuyer en vivres les ménages vulnérables. Les acquis de ce programme devant être consolidés, les responsables de cette organisation non gouvernementale basée à Kédougou, ont remis cela, cette fois-ci en ciblant 2000 ménages répartis dans 8 communes de la région (Kédougou, Nenefesha, Missira Sirimana, Médina Bafé, Kowoye, Dakatéli, Bembou et Bandafassy), et c’est l’union européenne, à concurrence de 75% et Oxfam pour le reste, qui en sont les bienfaiteurs.

Selon Pape Gorgui Guèye, le coordonnateur des programmes, les activités sont planifiées sur 3 saisons et la première année du projet a consisté à parer au plus pressé pour atténuer les risques d’insécurité alimentaire. C’est ce qui fait que le programme dénommé « Cash Transfert et Kits d’hygiène » a été mis en œuvre. Le modus operandi consiste à cibler des ménages dont les revenus proviennent de l’agriculture, des femmes chefs de ménages, des personnes vivant avec handicap qui sont de surcroît chefs de famille, des ménages comptabilisant des enfants de moins de 5 ans. Pour cette première année, 1000 ménages sont concernés et ceux qui totalisent plus de 10 membres reçoivent chacun 75 000 FCFA tandis que ceux qui en ont moins de 10, empochent chacun 50 000 FCFA, et tous les ménages sont accompagnés dans la gestion de ces revenus.

S’agissant de la seconde année de ce projet, Sadev, en collaboration avec l’association « Nébédaye » connue surtout dans le volet nutrition, expérimente 40 champs d’école d’un hectare chacun, histoire d’y introduire des céréales à haute valeur nutritive. Si l’on en croit Abdoul Karim Keïta, le président de la dite organisation, ce sera avec le concours des services techniques qui devront former les bénéficiaires aux meilleures techniques agricoles. La dernière année de ce projet sera consacrée à l’appui intensif avec une opération de démultiplication de ces champs qui verra également les bénéficiaires être accompagnés pour les emblavures avec des semences de qualité, des engrais et autres petits matériels agricole, le tout avec l’accompagnement de la Direction régionale du Développement Rural (Drdr), de l’Institut National de Pédologie (Inp) et de l’Institut Sénégalais de Recherches agricoles (Isra). 5 nouvelles banques céréalières seront construites et les anciennes seront réhabilitées, dit-on du côté du siège de Sadev.

Ce projet de renforcement de la sécurité alimentaire, selon M. Keïta, n’ira pas sans un programme dénommé « Assainissement Total Piloté par les Communautés » relatif à la construction de latrines publiques comme privées. Lentement certes mais très sûrement, Sadev trace sa voie, celle de la croisade contre la pauvreté par la création de richesse.

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Boubacar Dembo TAMBA / www.tambacounda.info /