
Le Président Macky Sall doit respecter sa promesse de faire un mandat de 5 ans s’il veut être reconduit pour un second mandat. C’est l’avis du coordonateur de la Convergence des cadres républicains (Ccr) de Bakel. Pour Hamidou Diallo, ceux qui encouragent le chef de l’Etat à se dédire, sont mus par des intérêts crypto-personnels.
Au sein de l’Apr, certains encouragent le Président Macky Sall à respecter sa promesse de faire 5 ans tandis d’autres lui conseillent de faire 7 ans. Quelle est votre position sur cette question ?
Le Président Macky Sall doit respecter sa promesse de faire 5 ans. Il a été élu en grande partie par les Sénégalais sur cette base. Ne pas respecter sa parole pourrait décrédibiliser l’institution qu’il incarne. Cela va donner du grain à moudre à l’opposition qui va axer sa campagne sur cela.
En ne respectant pas sa parole, votre mentor ne risque-t-il pas de plomber ses chances d’avoir un second mandat ?
Absolument ! Cela risque de décevoir beaucoup de personnes, y compris même ses partisans. Ceux qui lui conseillent de faire un septennat, ne le disent pas pour que le chef de l’Etat accomplisse ses chantiers mais pour leurs propres intérêts. Ces gens n’aident le président de la République. Ils veulent rester le plus longtemps possible au sein du pouvoir. Heureusement que le Président, à chaque fois qu’il aborde cette question, reste constant dans son souhait de réduire son mandat à 5 ans.
Dans son discours à la Nation, le président de la République a annoncé un package de 15 réformes qu’il veut soumettre à un référendum. Cependant, la date de ce scrutin n’est toujours pas connue. Cela ne donne-t-il pas raison à l’opposition qui dit que Macky Sall ne veut pas organiser un référendum ?
Quoi qu’il en soit, le référendum aura bien lieu. Nous n’avons pas de craintes à aller au référendum. Cependant, l’engagement du président de la République à réduire son mandat ne doit pas promouvoir un retour du quinquennat. Pour ma part, j’estime que le Sénégal ne doit pas mettre en place un quinquennat parce que notre projet de développement et notre ambition économique ne sont pas compatibles avec un quinquennat. Par conséquent, le septennat doit continuer à exister. Avec un mandat de 7 ans, le Président peut s’installer, dérouler ses projets et terminer les plus essentiels parce qu’on ne peut pas tous les finir.
Donc, vous êtes en train de conseiller au Président Macky Sall de retirer la loi sur la réduction du mandat de 7 à 5 ans…
D’abord, je vous ai déjà dit que le Président doit respecter sa parole et organiser l’élection présidentielle en 2017. Donc, il fera 5 ans. Maintenant, sur certains points, ma vision peut être divergente avec celle du président de la République, Macky Sall, qui est notre mentor. La France que nous citons souvent en exemple est restée sur un septennat pendant plus d’un siècle. Et ce n’est pas pour rien. Aujourd’hui, le quinquennat est à la mode mais notre niveau de développement nous impose d’avoir des Présidents qui auront une certaine marge de manœuvre pour avoir à accomplir leurs missions.
Mais aujourd’hui en France, le mandat présidentiel est fixé à 5 ans…
Cette réforme ne date pas de longtemps. C’était depuis le Président François Mitterrand (plus précisément de Jacques Chirac. Ndlr). Giscard d’Estaing n’a pas voulu le faire parce qu’il considérait que cette réforme ne correspondait pas à son projet politique.
Quel commentaire faites-vous de l’arrestation de Oumar Sarr, Secrétaire général adjoint du Pds qui, dans le cadre de l’affaire Lamine Diack, a accusé le Président Macky Sall d’être venu au pouvoir illicitement ?
Avant tout, je rappelle que le Sénégal est pays de droit et que la force doit toujours rester à la loi. On ne doit pas, au nom d’une de la démocratie, insulter les institutions qui fondent la République. Oumar Sarr a défié la plus haute autorité du pays à savoir le président de la République. De tels propos sont désobligeants surtout lorsqu’ils sont adressés au chef de l’Etat. C’est très grave ! Ce n’est pas parce qu’on dirige un parti d’opposition comme le Pds qu’on doit se permettre d’insulter les gens. Oumar Sarr est un justiciable comme tous les Sénégalais. Maintenant, des gens sont en train de crier en disant que c’est de la politique, cela n’a rien à voir. Je pense que le procureur de la République a bien fait son travail en l’arrêtant. Maintenant, la Justice va faire son travail en toute indépendance.
Dans cette affaire, l’ex-Président Abdoulaye Wade veut une «invalidation» de l’élection de 2012 car, dit-il, ses opposants y compris Macky Sall, ont utilisé de l’argent sale pour obtenir sa chute.
Pour le financement des partis politiques, j’estime que les personnes qui ont reçu l’argent de Lamine Diack l’ont fait de bonne foi. Donc, nous nous inscrivons en faux contre ceux qui disent que cette élection présidentielle de 2012 doit être invalidée. D’ailleurs, c’est une utopie. Le journal qui a publié cela a clairement dit que Macky Sall n’en faisait pas partie. Donc, sur ce plan, on est tranquille.