
Le vol de bétail, les feux de brousse et la santé animale sont au cœur de l’assemblée générale tenue samedi à Tambacounda par “Fedde Endam Fulaabe’’, regroupant des éleveurs, ont indiqué les organisateurs de ladite manifestation.
“Pour cette année, à la place d’une réunion rituelle, les dirigeants ont innové en organisant une AG thématique axée sur les préoccupations du moment”, que sont “le vol de bétail, les feux de brousse et la santé animale”, indique un communiqué de l’association. “C’est surtout le vol de bétail qui nous fatigue à Tambacounda”, a indiqué à l’APS Alassane Bâ, secrétaire général de Fedde Endam Fulaabe, en marge de la rencontre qui s’est tenue sur le site du service régional de l’élevage. “On a fait des lois, mais le vol de bétail n’a pas régressé”, a-t-il poursuivi, notant que récemment, un voleur interpellé en train de commercialiser la viande d’une vache volée, a été relâché quelques mois plus tard.
Si bien que les éleveurs “ont du mal à croire à la volonté de l’Etat” d’enrayer ce mal, a fait valoir Alassane Bâ. Récemment, le ministre de la Justice Sidiki Kaba avait assuré, sur les mêmes lieux, que la loi contre le vol de bétail, après avoir été votée, sera appliquée “sévèrement”, pour décourager le phénomène. Il donnait cette assurance lors du lancement de l’initiative des femmes de l’Union nationale des organisations d’éleveurs (UNOES), par la ministre de l’Elevage et des Productions animales, Aminata Mbengue Ndiaye
De l’avis du secrétaire général de “Fedde Endam”, c’est l’abattage clandestin qui encourage le vol de bétail, puisque les malfaiteurs s’empressent de tuer la bête volée pour en vendre la viande. “On ne peut pas reconnaître la viande”, a-t-il fait remarquer, ajoutant que du fait du vol de bétail, “beaucoup de gens n’osent plus élever un mouton”. Ce qui, selon lui, est à l’origine des pénuries de bêtes lors de la Tabaski.
Alassane Bâ estime que l’Etat doit s’engager “davantage” dans la lutte contre ce fléau. Il a suggéré la mise sur pied de comités de surveillance dans les villages, mais également la confection de documents exigibles de toute personne circulant avec du bétail, pour attester de sa propriété sur les animaux qu’il conduit ou transporte. Cela, à l’instar de n’importe quelle marchandise, a-t-il dit. Il a par ailleurs ajouté que “pour préserver le bétail, il faut lutter contre les feux de brousse”, d’où l’ambition de son association de s’investir dans ce domaine. Mais faute de ressources humaines suffisantes, “Fedde Endam Fulaabe” compte sur un soutien en matériel de la part de l’Etat.
L’association a d’ores et déjà vendu 1.400 cartes de membres, a dit son secrétaire général, signalant la dimension presque sous-régionale de “Fedde Endam Fulaabe”, dont la rencontre annuelle enregistre la participation de membres venant de la Gambie, du Mali et de la Mauritanie.
L’association envisage en outre de construire un centre de formation à la transformation laitière (beurre, fromage, pâtisserie) à Djinkoré, un village situé non loin de la commune de Tambacounda.
D’un coût de 42 millions de francs CFA, ce projet doit être mis en œuvre en partenariat avec l’Association pour l’intégration des cultures des communautés africaines des Mureaux (AICCAM), en France, note un document de presse. Des membres d’AICCAM ont fait deux visites de prospection sur le terrain, en deux ans, dans le cadre de ce projet, a renseigné Alassane Bâ.
Créée en 2009, avec comme objectif le développement économique social et culturel, cette association mène des activités de communication rurale, d’information et de sensibilisation pour la préservation de l’environnement et des ressources naturelles. Pour atteindre ses objectifs, elle compte sur un partenariat avec les services officiels, les programmes et projets, les ONG, les collectivités locales, la coopération décentralisée et les associations d’émigrés, note le document.
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