Tambacounda : réseau national des producteurs locaux des massifs aménagés, la présidence revient à une femme

Dans le cadre de la poursuite du processus de mise en place de structures fédératrices des producteurs locaux des massifs aménagés de Kaffrine, Kolda, Sédhiou et de Tambacounda, une rencontre regroupant des délégués des ces régions s’est tenue à Tambacounda. Il s’agissait de mettre en place un réseau national pour finaliser le schéma organisationnel.

La rencontre initiée à Tambacounda autour de plus de 20 délégués des régions de Kaffrine, Kolda, Sédhiou et de Tamba a permis de finaliser le processus de mise en œuvre du schéma organisationnel avec la constitution du réseau national des producteurs locaux des massifs aménagés de ces régions. Il a été question de sensibiliser les acteurs sur les enjeux, les défis et les opportunités de mise en place d’un réseau national. C’est ainsi que le colonel Pape Assane Ndiour, l’inspecteur régional des eaux et forêts de Tambacounda, est revenu sur les aspects qui ont nécessité une telle rencontre. Selon lui, « des enquêtes ont montré que le Sénégal dépendra pendant longtemps du bois d’énergie, c’est-à-dire du bois de chauffe et de charbon de bois. Mais avant l’avènement du PROGEDE en 1998, l’exploitation ne se faisait pas de la meilleure des manières. C’était un spectacle un peu désolant », dit-il. Heureusement qu’avec le PROGEDE cette situation s’est nettement améliorée quant à la préservation des ressources. C’est dire qu’aujourd’hui la région de Tambacounda est à 13 forêts aménagés qui couvrent environs une superficie de 585.000 ha pour un peu plus de 582 villages et plus de 500.000 quintaux de charbon sont produits par an dans ces forêts aménagées” souligne M. Ndiour. Le colonel de souligner aussi que le respect des règles de gestion édictées qui font que ces forêts soient jusqu’à nos jours des réserves ont été respectées. Car aujourd’hui, seul des espèces qui rejettent des souches sont coupées. C’est un aménagement participatif et intégré qui prend en compte l’aspect élevage. A sa suite, le responsable des opérations du PROGEDE, le colonel Alassane Ngom, a fait état de l’importance de cette rencontre car pour lui, il faut que « les jalons qui sont entrain d’être posés pour la décentralisation de la gestion des ressources forestières soient une réalité. Le monde a pris conscience que le développement doit aller dans le sens d’un développement durable. Les aménagements participatifs font que tous les acteurs sont directement impliqués dans la gestion des ressources forestières. Ce qui participe efficacement à la mise en œuvre de la bonne gouvernance forestière en ce sens que la gestion est aujourd’hui une question de concertation, de transparence, avec des objectifs bien déterminés ». Mais il urge, selon le colonel Ngom, “de faire beaucoup d’efforts dans l’ingénierie sociale qui se trouve être un pan important du développement durable”.

La mise en place du réseau national

Après la mise en place de 117 GIE (Groupements d’Intérêt Economique), de 27 Unions des GIE et de 4 fédérations régionales des producteurs locaux, la présente rencontre revêt alors un caché particulier car elle a permis d’avoir un cadre national. Un processus qui vient d’aboutir à un choix bien muri et qui a porté Khady Kane à la tête de la structure nationale des producteurs locaux des forêts aménagées dans les régions de Kaffrine, Kolda, Sédhiou et Tambacounda. Ainsi, Mme Kane sera accompagnée dans sa lourde tâche par 5 autres membres du bureau qu’elle dirige. Une manière de respecter l’aspect parité qui a beaucoup prévalu pendant ladite rencontre. L’occasion a été saisie pour définir les perspectives pour ce réseau national.

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Ansoumana SADIO/www.Tambacounda.Info/