Tambacounda : lancement officiel du processus de réflexion pour la création de chambres d’agriculture

 

 

Le processus de réflexion devant déboucher sur la création de chambres d’agriculture à travers le pays, a été lancé officiellement lundi à Tambacounda, lors d’un CRD spécial consacré à la question, par le secrétaire à l’accompagnement et la mutualisation des organisations paysannes, Moustapha Lô Diatta, a constaté l’APS.

‘’Le Président Macky Sall a mis en avant l’agriculture dans le Plan Sénégal émergent pour tirer la croissance de l’économie du pays’’, expliqué M. Diatta, en marge de la rencontre qui s’est tenue au conseil départemental de Tambacounda.

Il a déploré le fait que ‘’malheureusement’’, du fait de la diversité des organisations paysannes, qui n’ont pas de synergie entre elles, l’Etat se retrouve en face de plusieurs interlocuteurs. D’où l’utilité de créer des chambres d’agriculture pour avoir un interlocuteur unique et rendre l’action du gouvernement plus efficiente.

‘’Chaque année, l’Etat injecte 50 milliards dans le secteur primaire, mais sans résultats’’, avait relevé lors de sa présentation, le directeur de cabinet du secrétaire à l’accompagnement des organisations paysannes, Tidiane Sidibé.

Moustapha Diatta a noté qu’avec l’actuel gouvernement, 10% du budget national sont consacrés à l’agriculture, soit plus que les engagements de Maputo. La contribution de l’agriculture au Produit intérieur brut (PIB) est passée de 7 à 10%, a-t-il aussi noté.

Vu la politique d’appui du présent gouvernement, ‘’nous pensons qu’il est temps d’aller de l’avant en matière de dynamique organisationnelle’’, a dit M. Diatta. ‘’Nous voulons que ce processus soit inclusif et participatif ; on n’impose rien du tout, on n’est pas venu avec un texte’’, a toutefois souligné l’officiel, indiquant que c’est dans sa volonté d’impliquer les acteurs à la base, que le comité de pilotage mis sur pied le 15 septembre 2015 a préconisé l’organisation de concertations régionales. Cette idée ‘’heureusement’’ a suscité une ‘’adhésion populaire’’ des acteurs, s’est-il réjoui. Ce CRD spécial est le moment de lancer officiellement à Tambacounda ce processus de réflexion. Au terme de ce CRD le gouverneur va mettra en place un comité régional, qui va organiser les fora à travers la région. Présidé par le gouverneur avec le directeur régional du développement rural (DRDR) comme secrétaire, le comité comptera des agriculteurs, des éleveurs, des pêcheurs et des forestiers.

Les concertations porteront, selon Tidiane Sidibé, sur le mode d’organisation des chambres d’agriculture, leur mode de fonctionnement et de financement.

‘’Nous allons collecter les contributions (…) des éleveurs, des agriculteurs, des pêcheurs de toutes les régions du Sénégal. Nous allons faire la synthèse de toutes ces contributions à l’occasion d’un atelier de validation de ces contributions, qui seront des textes législatifs et réglementaires’’, a-t-il expliqué.

A travers un benchmarking, le comité de pilotage a visité des expériences de chambres d’agriculture en France, en Côte d’Ivoire et au Mali, a-t-il dit, ajoutant des informations obtenues au terme de ce travail seront livrées aux acteurs à la base, afin qu’ils décident ‘’en toute connaissance de cause’’. Pour lui, il ne s’agit pas de copier les expériences vues, mais de s’en inspirer.

 Le secteur agricole ajouté aux chambres de commerce en 1989, va, à terme ‘’décrocher’’ de ces structures, pour être géré par les chambres d’agriculture, même si la collaboration entre chambres consulaires – chambres de commerce, chambres des métiers et les chambres d’agriculture sera vivement encouragée, a-t-il dit.

Avec la réforme foncière, les chambres d’agriculture constitueront ‘’une des deux plus grandes réformes du président Macky Sall dans le secteur agricole’’, a estimé le secrétaire à l’accompagnement et la mutualisation des organisations paysannes, Moustapha Lô Diatta

‘’Nous espérons qu’avant la fin de l’année nous ayons au moins les textes de base ‘’, a dit M.Diatta, ajoutant que l’installation des chambres pourrait alors commencer en 2017.

Au-delà des délais, ‘’l’essentiel pour nous c’est d’avoir des chambres pérennes, viables et des chambres qui soient au service exclusif des producteurs des agriculteurs, des forestiers et des pêcheurs, qui soient un interlocuteur valable pour l’Etat, ainsi qu’un partenaire’’, a-t-il relevé.

Plusieurs intervenants avaient, lors des discussions, fait part de leurs préoccupations et suggestions, qui avaient trait, entre autres, à l’intégration de l’élevage dans la dénomination des chambres, à la nécessité de pousser l’accompagnement jusqu’à son terme.

Le député de Goudiry Djimo Souaré a souhaité que les chambres d’agriculture soient démocratiques et non des ‘’organisations privées’’.

Mamadou Diallo, adjoint au chef du service régional de l’élevage a, pour sa part, souhaité qu’il y ait des chambres départementales que ces structures, afin qu’elles soient plus proches des acteurs.

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