Amélioration génétique des races locales : Deux centres d’insémination à Kolda et Tambacounda

Un grand pas vient d’être franchi dans l’amélioration de la race locale par la mise en place de deux centres d’insémination à Kolda et à Tambacounda.

Amadou Diallo, le président régional et national  des Gies d’élevage est aux anges. Il a qualifié cette réalisation « d’importante » pour moderniser l’élevage et pour faire des éleveurs de véritables operateurs économiques mieux armés pour participer à l’émergence du Sénégal. Une émergence qui reste le cheval de bataille des plus hautes autorités. Amadou Diallo est  choisi par ses pairs pour diriger le centre d’insémination artificielle, un nouvel outil qui va révolutionner l’élevage dans cette zone. Il a indiqué que l’une de ses missions consistera à faire adhérer tous les éleveurs à cette politique d’amélioration des races locales, soulignant qu’ils ont un éventail de choix même si le Guzerat brésilien est le plus apprécié par les éleveurs locaux. Le coût planifié sera de 12.000 FCfa pour l’ensemble des intrants. Un prix très compétitif par rapport aux 45.000 FCfa que l’éleveur était obligé de payer pour bénéficier de ce service. Toutefois, il souligne que le service du prestataire  sera négocié.

Le Dr Alioune Touré, directeur du projet de développement de l’élevage au Sénégal oriental et en Casamance (Pdesoc) s’est donné comme objectif, la mise en place d’un service d’insémination artificielle de proximité dans sa zone d’intervention. Pour ce faire, il a formé plus d’une trentaine d’agents de l’élevage des régions de Tambacounda, Kédougou et Kolda dans la maîtrise de l’insémination artificielle bovine et il les a équipés en matériel d’insémination artificielle.  En outre, le projet, en  mettant en place des  centres secondaires d’amélioration génétique (Csag), consacre Kolda et à Tambacounda comme des dépôts régionaux de semences animales et autres intrants. Ces centres seront placés sous la supervision de l’inspection régionale de l’élevage qui les abrite dans ses locaux.

Le Dr Alioune Touré a précisé que les équipements et les intrants d’insémination artificielle de ces centres d’insémination artificielle ont coûté 100 millions de FCfa. Pour une gestion efficace et durable de cet outil, il est  mis en place un comité de gestion incluant tous les acteurs concernés (inséminateurs, éleveurs, services techniques….). Cette structure définira un mode de gestion consensuel.

Pour le Dr Mame Balla Lô, directeur du centre d’insémination de Daara  qui a représenté le directeur de l’élevage au cours de la cérémonie de réception du matériel et de la mise en place du comité de gestion, ces deux centres constituent une aubaine pour les éleveurs qui ont besoin d’améliorer la race de leurs bêtes dans de bonnes conditions. Il a salué la constitution d’une équipe de techniciens pour aider à la mise en place de cette politique hardie de l’Etat. « Le programme d’insémination est une priorité de l’Etat du Sénégal pour résorber la facture laitière de l’ordre de 30 milliards de FCfa.

L’installation de centres secondaires qui s’ajoutent à la subvention appréciable pour permettre l’accès à l’insémination dans les régions », a indiqué le Dr Mame Balla Lô.

Ces deux centres sont les premiers jalons pour contribuer à mettre en place une insémination artificielle de proximité et continue dans la zone d’intervention du projet de développement de l’élevage au Sénégal oriental et en Casamance (Pdesoc). Cette politique entre en droite ligne du Plan Sénégal émergent  qui prône  l’amélioration du potentiel génétique de nos races. Et surtout,  les orientations stratégiques définies par l’Etat en vue d’atteindre les objectifs d’autosuffisance du pays en lait et en viande.

Pape Demba SIDIBE / lesoleil.sn /