Kédougou : Les populations de Sabodala remettent ça, les pandores interviennent et procèdent à plusieurs interpellations.

Au moment où tout le monde croyait à un retour au calme, des populations des villages de la commune de Sabodala sont encore sorties ce mercredi pour réclamer la libération de leurs camarades interpelés la veille, suite aux incidents qui se sont produits, et qui ont causé d’importants dégâts matériels. Des renforts de la gendarmerie y sont arrivés et procédé à d’autres interpellations dont des chefs de villages, selon des sources dignes de foi.

Deux véhicules appartenant à un sous traitant de la compagnie Sabodala Gold Operations et une maison d’un des employés de la dite entreprise habitant même le village de Sabodala a été incendié. Les populations, selon des sources dignes de foi, lui auraient intimé l’ordre de ne pas aller travailler, ce qu’il n’a pas voulu entendre. Les mêmes sources ajoutent que même le véhicule du sous préfet de Sabodala aurait essuyé des jets de pierre.

A en croire d’autres sources concordantes, les pandores n’y sont pas allés avec le dos de la cuiller pour rétablir l’ordre. Ils ont procédé à d’autres interpellations, dont des chefs de villages et Moussa Cissokho, le président du comité inter villageois de surveillance des impacts, l’inamovible traducteur de la contrée chaque fois qu’une mission arrive dans le village de Sabodala ou quand une réunion s’y tient.

La question qui est sur toutes les lèvres, et qui peine à trouver une réponse, est de savoir les motivations réelles des populations. Des problèmes beaucoup plus sérieux que celui d’un site d’orpaillage ont trouvé des solutions dans le cadre du forum de négociations mis en place par l’entreprise Sabodala Gold Operations, et au sein duquel siégeaient ses représentants, les chefs des villages impactés par le projet, les représentants des jeunes, des collectivités locales et de l’administration. La question liée à la perte des moyens traditionnels de subsistance et des compensations y étaient discutées, les problèmes d’emploi par exemple. Cet espace de dialogue aurait-il subitement cessé de fonctionner au point que les populations, à défaut de cadre d’expression, ont préféré prendre la rue ? Qu’est ce qui expliquerait l’arrêt des réunions de ce forum de négociations alors que l’entreprise avait fini de mettre des moyens à la disposition des chefs de villages pour leur permettre de consacrer plus de temps à ces échanges  qui ont jusqu’ici permis d’éviter ce genre de situation?

Ce faisceau de questions ne doit en aucune façon dédouaner les populations qui avaient un autre cadre, celui régional de concertation ? Pourquoi n’ont-elles pas jugé nécessaire de s’en ouvrir à son président, le chef de l’exécutif régional ? La machine de cadre serait-elle aussi grippée ou n’est-elle pas encore opérationnelle?

Tout compte fait, un énorme préjudice a été fait aussi bien aux sous traitants qu’à l’Etat et à la compagnie dont les machines n’ont pas tourné quelques 48 heures. Un véhicule de la gendarmerie a aussi subi la furie des manifestants et cela, est à tout point de vue condamnable dans un Etat qui se respecte.

Des acteurs de la société civile s’activent autour de la question, et l’on annonce dans les prochaines heures un communiqué de Publiez Ce Que Vous Payez/Sénégal dont le coordonnateur national est à pied d’œuvre depuis lors pour que le calme et la sérénité soient de mise du côté des populations.

[orbit]

Boubacar Dembo TAMBA / www.tambacounda.info /