Mandat présidentiel, référendum, patati patata, pourquoi pas VOIE DE CONTOURNEMENT de la Gambie?

C’est de la gageure que de dire que la problématique du contournement de la Gambie est plus qu’une simple question de souveraineté nationale, elle est devenue un prolongement du besoin de vivre. Personne n’en parle, du moins pas avec la même énergie que cette histoire de mandat présidentiel ou de référendum.

Depuis quelques jours, et cela va encore durer au moins jusqu’après le 20 mars, l’histoire du mandat présidentiel et du référendum mobilise les politiques et les médias, comme s’il n’y avait que cela qui puisse faire l’objet d’autant de frottements par moments stériles et ennuyeux.

Et si on se mobilisait pour que l’épineuse et récurrente problématique du contournement de la Gambie puisse être à jamais bouclée.

Le président gambien nous défie à chaque moment comme si ce sont nous les sénégalais qui ne pouvions guère nous passer de lui et de son pays. Mieux, relier la Casamance naturelle au reste du pays est une question d’unité nationale et de souveraineté! Personne ne parle d’autoroute comme « ila Touba» mais de voie de contournement comme une étude du Centre Expérimental et d’Etudes pour l’Equipement (CEREQ) en avait montré la possibilité il y a de cela quelques années, avec des points de service tout le long du trajet.

C’est en fanfare que la première pierre de l’hypothétique ouvrage de franchissement sur le fleuve entre Bamba Tenda et Yeli Tenda avait été posée par le premier ministre sénégalais et la vice présidente gambienne, et que les travaux de sondage avaient même démarré. Que dalle ! Tout s’est subitement arrêté parce qu’il y a un «empereur» côté gambien, qui se fait d’ailleurs appeler «Babili Mansa», comprenez «le roi qui franchit les fleuves», qui en fait selon ses humeurs. Doit-on être éternellement suspendus aux pirouettes et autres sauts d’humeur d’un Professeur, Docteur, Marabout, El Hadj Yaya Abdoul Aziz James Junkung Babili Mansa Jammeh (le Nasiru Deen est d’abord supprimé)?

En attendant que le projet de chemin de fer se réalise, il faut mettre un grand coup de projecteur sur cette question de contournement de la Gambie qui figure au cœur des préoccupations de bon nombre de sénégalais, surtout ceux vivant en Casamance. Le pays ne doit et ne saurait demeurer dans ce débat du référendum même s’il est très clairement établi que chaque camp joue sa survie politique.

L’urgence des sénégalais est ailleurs!

Ousmane DIA, Gestionnaire et médiateur culturel, artiste plasticien et enseignant d’arts visuels/