Tambacounda : un débrayage du Grand cadre avant “une grève totale”, mercredi et jeudi

 

 

Une section du Grand cadre des enseignants, favorable à Mamadou Lamine Dianté, a observé, mardi, un débrayage à partir de 10 heures, qui sera suivi mercredi et jeudi, d’une grève totale, suite à des violences dont aurait été victime, lundi à Kolda, le responsable national de cette union syndicale.

Ces syndicalistes comptent de cette manière durcir un mouvement enclenché par leur organisation en février dernier.

Mamadou Lamine Dianté, secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (SAEMSS/CUSEMS), aurait été “violenté” par des éléments des forces de l’ordre, lundi, lors d’une assemblée générale d’explication à laquelle il participait au collège Gadapara, à Kolda.

Cette AG faisait suite à un débrayage observé par ses collègues, a rapporté le coordonnateur régional du Grand cadre, Souleymane Fickou. “Ce sont ces violations (…) des libertés syndicales qui nous ont poussés aujourd’hui à manifester notre mécontentement par un débrayage qui s’est bien observé’’, a dit M. Fickou. Il a ajouté que ce débrayage sera suivi d’une “grève générale demain (mercredi) et après-demain (jeudi)”, soulignant avoir été en contact avec les autres leaders syndicaux des autres régions, qui ont décidé de respecter ce mot d’ordre qui prévaut selon lui sur l’ensemble du territoire national.

Au-delà de cette “affaire de Kolda”, ces trois jours de grève s’inscrivent en droite ligne du mouvement d’humeur que le Grand cadre a entamé en févier dernier, pour le respect du protocole d’accord que le gouvernement avait signé avec les syndicats d’enseignants en 2014.

“L’affaire de Kolda est comme qui dirait une goutte d’eau qui fait déborder le vase”, a relevé le responsable syndical. Il a rappelé quelques points de la plateforme revendicative, relatifs à la formation des professeurs de philosophie et de maths, qui tarde à être effective. M. Fickou a aussi invoqué les “lenteurs administratives” observées dans la sortie des actes de titularisation, de nomination. La question de la mise en solde est aussi un objet de doléance.

A ce sujet, il a affirmé que le syndicat “ne cautionnera pas” la proposition du gouvernement de réaliser “5.000 mises en solde par an”. “Cela veut dire que les enseignants vont rester cinq ans avant d’être mis en solde”, a-t-il indiqué.

Les indemnités des enseignants, jugées “dérisoires” comparées à celles d’autres corps, et la validation des années de vacation, figurent aussi parmi les revendications.

Concernant la question du redéploiement de professeurs, à l’origine du mouvement d’humeur de Kolda, il a lancé : “On ne peut pas comprendre (…) qu’après le mouvement national, on continue de redéployer” les enseignants. “Je pense que cette année sera la dernière grève, on a toujours été sensible aux sollicitations des parents qui nous demandent de sauver l’année, mais trop c’est trop. Cette année, on ne lâchera pas du lest, tant que le gouvernement n’aura pas fait des actes concrets”. “Que l’année soit blanche ou noire, ils sont responsables”, a-t-il lancé.

ADI/BK / APS /