
Le district sanitaire de Tambacounda a distribué des moustiquaires à longue durée d’action (MILDA) à 99% aux quelque 300.000 personnes recensées dans le cadre de la campagne de couverture universelle, a indiqué, jeudi, le médecin-chef de district, Babacar Guèye.
“Aujourd’hui, 99% de ceux qui avaient reçu des coupons lors du recensement ont retiré leur moustiquaire”’, a noté le docteur Babacar Guèye, médecin-chef du district sanitaire de Tambacounda, au terme d’un atelier d’évaluation de la campagne de couverture universelle en MILDA, à la chambre de commerce de Tambacounda.
Il a, dans le même moment, invité le pourcentage restant à aller aux postes de santé retirer leurs moustiquaires imprégnées destinées à réduire la mortalité et la morbidité palustres dans le pays. La campagne nationale de distribution dont le processus a démarré depuis deux mois qui, a été entamée dans les zones sud et sud-est.
Elle consistait à recenser tous les couchages dans le district et à donner des moustiquaires à ceux qui n’en ont pas. La disponibilité des moustiquaires n’est pas une fin en soi, mais l’essentiel réside dans leur utilisation par les bénéficiaires, a dit Dr Guèye, précisant qu’”il s’agit plutôt de faire en sorte que toute la famille puisse dormir sous moustiquaire toute l’année et toute la nuit”.
La population officielle du district sanitaire de Tambacounda pour l’année 2016, est de 255.927 habitants, a-t-il noté, ajoutant que le recensement effectué sur le terrain pour les besoins de cette campagne, a fait état de 302.542 habitants.
Pour le médecin-chef, “99%, c’est une bonne performance par rapport à la couverture des couchages qui est de 86% et (au taux) d’accrochage (des moustiquaires) qui est de 80%”.
Il a relevé que le taux 80% de moustiquaires accrochées qui a été constaté par les relais, concerne l’ensemble du district, avec des “disparités entre les postes de santé”. “La campagne est terminée, mais nous allons renforcer ces activités de sensibilisation, pour inciter les populations à dormir sous moustiquaire”, a assuré le docteur Guèye.
Pour maintenir le taux d’accrochage à 80%, ou l’améliorer une revue de santé communautaire sera organisée, lors de laquelle des acteurs communautaires de prévention seront mis en association, pour mener des activités pérennes de nature à maintenir cet indicateur, a-t-il annoncé.
A travers des visites à domicile intégrées (VADI), ils vont apprécier l’utilisation ou non des MILDA, entre autres, a estimé le docteur Babacar Guèye qui a souligné que “ces moustiquaires sont données gratuitement aux populations mais il y a un coût supporté par l’Etat et ses partenaires”.
Outre Intrahealth, le principal partenaire qui a appuyé cette campagne, des acteurs comme Africare, le CRS et les comités de santé qui ont apporté leur soutien pour la réussite de l’opération et des mécènes qui ont facilité le transport des moustiquaires.
“Vingt pour cent des moyens ayant servi à la mise en œuvre de la campagne proviennent de la communauté”, a-t-il signalé, notant que cette contribution est évaluée en valeur absolue à un peu plus de 7 millions de francs CFA.
‘’Il n’est indiqué qu’un partenaire vienne nous appuyer et qu’après un an, il n’y ait pas d’incidence sur la réduction du paludisme’’, a relevé le médecin.
Ibra Mbodji, adjoint au préfet de Tambacounda a, pour sa part, suggéré aux autorités sanitaires de demander à l’avenir aux partenaires de choisir les moustiquaires circulaires qui, selon certains infirmiers chefs de poste, sont préférées par les populations, parce que plus adaptables à leur habitat. ‘’Il ne sert à rien de donner des moustiquaires si elles ne sont pas utilisées’’, a-t-il noté.
Lors de cette rencontre d’évaluation, il a été indiqué que beaucoup de bénéficiaires évoquent la chaleur comme raison de ne pas dormir sous la moustiquaire.
Pour Pape Saboye Mbaye, responsable de l’éducation pour la santé au district de Tambacounda, la chaleur n‘a pas été citée parmi les déterminants de cette sous utilisation de moustiquaire lors de l’élaboration du plan stratégique national de communication sur le paludisme à Thiès. ‘’Peut-être que c’est spécifique à Tambacounda’’, a-t-il noté, appelant à ‘’pousser l’investigation’’ pour déterminer les vraies raisons qui font que certains ne dorment pas sous MILDA.
L’adjoint au maire Bounama Katé qui pense que la cause peut être ‘’psychologique’’, a préconisé, en plus des spots publicitaires télévisés, une ‘’communication sur le terrain’’. Il a relevé que certaines zones ne sont pas couvertes par la télévision. ‘’Il faut, a-t-il suggéré, que les stratégies partent de la base’’.
L’évaluation de cette campagne a été précédée, mercredi, d’une revue qui avait permis de mettre au point des ‘’indicateurs cohérents’’, a indiqué Babacar Guèye, annonçant que le rapport final de cette campagne sera transmis à la fin du mois.
ADI/PON