
Une centaine de malades de la tuberculose sont suivis dans l’ensemble du département de Tambacounda, a indiqué révélé, jeudi, le médecin-chef du district sanitaire, le docteur Babacar Guèye.
“Au moment où je vous parle, il y a 101 cas de tuberculose qui sont en train d’être suivis dans tout le département de Tambacounda”, a dit le docteur Guèye à l’APS. Il s’exprimait au terme d’une rencontre, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, célébrée le même jour. Ce suivi “est correct” et les moyens de diagnostic tout comme le traitement “sont totalement gratuits”, a-t-il indiqué, soulignant que des facilités sont octroyées aux tuberculeux, pour faire face à cette maladie, à travers un dispositif du ministère de la Santé et de l’Action sociale. Selon ce responsable sanitaire, “le problème fondamental” à propos de la tuberculose dans le département, reste la détection des cas.
Le district de Tambacounda est à un taux de détection de 41%, alors que l’objectif national est de faire en sorte que chaque district puisse détecter 70% des cas, a-t-il dit. Il a invité les populations, les communicateurs et les médias à jouer leur rôle dans ce domaine. “La tuberculose ne doit plus être considérée comme une maladie honteuse, il n‘y a rien de honteux à avoir la tuberculose”, a souligné le médecin, non sans préciser que “tout sujet exposé peut attraper la tuberculose, qu’on soit pauvre ou riche”.
Il a recommandé aux personnes qui continuent de tousser après 15 jours, d’aller se faire consulter dans la structure de santé la plus proche. Malgré sa faible densité – 23 habitants/km2 -, le district de Tambacounda compte “des points de concentration” de tuberculose, une maladie dont la promiscuité est un des déterminants, a-t-il signalé. “Nous sommes confrontés à des cas de perdus de vue, mais à une échelle moindre”, a noté le médecin-chef de district, expliquant que ce nombre a été toutefois amoindri avec le suivi communautaire.
Grâce à l’appui de partenaires, notamment Intrahealth, 10 organisations communautaires de base jouent un rôle dans la prévention, la détection et le suivi des cas, a-t-il dit.
La tuberculose multi-résistante constituant “une problématique importante”, il est important au moment de faire le diagnostic, d’administrer des traitements directement observés (TDO). Ils se font sous la supervision d’un agent de santé (TDO sanitaire), d’un membre de sa famille (TDO familial) ou d’un agent communautaire (TDO communautaire). Le district a décentralisé le traitement au niveau du poste de santé pour le rendre plus accessible. Le chef de poste et l’acteur communautaire ont chacun un cahier leur permettant de suivre les patients. Si un patient reste pendant quelques jours sans venir à son rendez-vous, des mesures sont prises pour éviter qu’il y ait des perdus de vue, a-t-il expliqué.
Après 15 jours de traitement, le tuberculeux sent un léger mieux, mais cela ne doit pas l’amener à abandonner le traitement qui doit durer six mois, a poursuivi le médecin-chef, avant de signaler que ce sont ces abandons de traitement qui favorisent la survenue de cas de tuberculose multi-résistante. “Des efforts sont en train d’être faits au niveau communautaire pour amoindrir les irréguliers et les perdus de vue”, s’est-il réjoui.
ADI/BK