Entretien avec Marième Sène Diène, superviseur environnement à Sabodala Gold Operations.

Dans cet entretien avec Marième Sène Diène, superviseur Environnement Tambacounda.info revient sur la quintessence de la politique environnementale de Sabodala Gold Operations (SGO). Entretien réalisé par Boubacar Dembo TAMBA

www.tambacounda.info: Pouvez-vous retracer les grandes lignes de la politique environnementale de SGO?

Marième Sène Diène: La politique environnementale de SGO prend en compte ses employés, ses sous-traitants et les communautés environnantes ainsi que toutes les autres parties prenantes. A travers sa politique, SGO s’est engagée à respecter toutes les exigences légales, règlementaires et normatives qui régissent ses activités. La prévention de toute pollution, la gestion efficace des déchets ainsi que la préservation des ressources naturelles sont des priorités dans nos actions environnementales. SGO s’est également engagée à promouvoir la culture environnementale en sensibilisant l’ensemble de ses employés et ceux de ses sous-traitants afin que la protection de l’environnement soit intégrée dans leurs activités quotidiennes. Des inspections et des audits environnementaux sont effectués régulièrement nous permettant ainsi de rester dans l’amélioration continue.

www.tambacounda.info: Comment concrètement vous contrôlez la qualité de l’eau, de l’air et quels sont les résultats auxquels vous êtes parvenus?

Marième Sène Diène: Le contrôle de la qualité de l’eau se fait aussi bien pour les eaux de surface que les eaux souterraines, de même que et l’eau potable suivant des paramètres physico-chimiques ou bactériologiques bien définis. Cette surveillance se fait dans notre site minier mais également dans les villages environnants. Afin de détecter toute infiltration des eaux souterraines, des piézomètres sont installés en amont et en aval du bassin de résidus et sont suivis de manière régulière. A ce jour, aucune contamination n’a été reportée au niveau de ces piézomètres.

L’eau potable consommée dans les villages fait également l’objet d’une surveillance environnementale. Les résultats d’analyse montrent généralement une contamination microbienne des eaux dans les villages, ceci dû au manque d’assainissement. Les paramètres chimiques restent cependant conformes aux normes admises.

SGO est également consciente que ses activités notamment le trafic routier, le fonctionnement des engins et machines, les tirs de mine, peuvent avoir des impacts sur la qualité de l’air. Comme pour la qualité des eaux, un suivi des retombées de poussière et des particules en suspension dans l’air est effectué dans le secteur minier et les villages environnants. Les taux de déposition de la poussière sont généralement mesurés en dépassement des normes applicables pendant la saison sèche, c’est dans ce sens que SGO a mis en place un programme d’épandage de mélasse sur les routes non-bitumées traversant les villages proches de la mine. Il faut noter que les zones témoins (sans activité minière) montrent également des taux supérieurs aux normes, correspondant ainsi à la signature de l’harmatan.

www.tambacounda.info: Quels sont vos rapports avec la direction régionale de l’Environnement et des Etablissements Classés de Kédougou? Suit-elle tout cela?

Marième Sène Diène: La Division Régionale de l’Environnement et des Etablissements Classés de Kédougou (DREEC) effectue des visites trimestrielles sur le site minier afin d’évaluer le niveau de mise en œuvre du plan de gestion environnemental et social. C’est également l’occasion pour nous de discuter des différents projets en cours. SGO considère chaque visite portant sur un aspect spécifique (réhabilitation, qualité de l’eau, qualité de l’air, etc.) comme une opportunité d’amélioration dans la mise en œuvre du programme de suivi environnemental.

Les rapports environnementaux trimestriels ainsi que le rapport annuel sont également envoyés à la DREEC afin de lui permettre de suivre les activités environnementales concrètement effectuées au cours de chaque trimestre et année.

Après réception du rapport annuel, la DREEC organise un atelier de partage avec le comité technique.

www.tambacounda.info: Avez-vous commencé la réhabilitation et comment vous procédez?

Marième Sène Diène: Nous avons effectivement commencé la réhabilitation progressive principalement sur une partie des haldes de stériles, les autres parties de la mine étant toujours actives. A ce jour, seule une superficie de 33.8 hectares est disponible pour la réhabilitation. Des essais pilotes ont été effectués sur 15.4 hectares de cette surface disponible, associant plantes ligneuses et herbacées. Tous les plants utilisés lors de la revégétalisation de ces pentes sont produits au niveau de notre pépinière de Mamakhono qui utilise des semences principalement collectées dans la zone en collaboration avec l’Inspection Régionale des Eaux & Forêts.

www.tambacounda.info: Pouvez-vous nous décliner quelques axes stratégiques du plan de réhabilitation et de fermeture de la mine?

Marième Sène Diène: Le plan de réhabilitation et de fermeture de la mine a été établi en prenant en compte l’ensemble des préoccupations des parties prenantes et singulièrement, les communautés environnantes. Ainsi, il a été retenu qu’à la fin de l’exploitation minière, toutes nos carrières d’extraction seront remodelées de façon à former des lacs sécurisés afin de pourvoir en faire bénéficier les populations.

Les haldes de stériles et les bassins de résidus seront quant à eux, remodelés puis revegetalisés. Toutes les retenues d’eau seront attribuées au Gouvernement particulièrement aux services agricoles au bénéfice des communautés.

Toutes les autres infrastructures telles que la base de vie ainsi que les ateliers et unités annexes seront démantelées et démolies. L’usine et la centrale électrique seront mises hors service et vendues ou transférées dans un autre site.

Afin d’assurer que les activités de réhabilitation sont menées conformément au plan de fermeture de la mine validée par l’Administration Sénégalaise, SGO dispose d’un fonds spécial dédié à la réhabilitation alimenté par les provisions annuelles couvrant les couts associés aux travaux de réhabilitation.

Entretien réalisé par Boubacar Dembo TAMBA/ www.tambacounda.info /