Tambacounda : divers acteurs engagent une réflexion prospective sur la gestion des ordures

Des représentants d’associations de femmes, du mouvement associatif des jeunes, des acteurs communautaires, ainsi que du secteur de l’assainissement de la commune de Tambacounda, planchent sur la gestion des ordures depuis les indépendances, ses difficultés actuelles et surtout les solutions à envisager pour son amélioration dans le futur, a constaté l’APS.

La rencontre qui se tient au conseil départemental de Tambacounda s’inscrit dans le cadre d’une étude commanditée par l’Unité de coordination et de gestion des déchets (UCG) sur la perception que les populations bénéficiaires ont de l’offre de service de ladite structure et des perspectives en termes d’assainissement dans différentes localités du pays. La précision est du sociologue Djiby Diakhaté, consultant de l’UCG et enseignant chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Cet atelier constitue une étape de la chaîne de consultations organisées dans de nombreuses villes du pays, et destinées à recueillir les avis des populations, leurs attentes et recommandations par rapport au futur de la gestion des ordures. A l’issue de cette série de rencontres, se tiendra au courant du mois de mai, un atelier national de restitution où seront présentées les idées collectées auprès des populations, a annoncé M. Diakhaté.

Au terme de la cérémonie officielle présidée par l’adjoint au maire Bounama Kanté, au nom du préfet, trois groupes de travail se sont constitués pour réfléchir, respectivement, sur la gestion des ordures de 1960 à 2011 et la gestion des ordures de 2011 à 2016. Le troisième groupe a la tâche d’envisager les perspectives de la gestion des ordures, en proposant des pistes de solution. Il s’agit à travers cette approche, de rompre avec la ‘’démarche verticale’’ qui consistait à imposer aux populations la manière de gérer les ordures, et qui, de l’avis du sociologue, ‘’n’est plus possible’’, pour adopter une ‘’démarche horizontale’’, prenant en compte la conception des personnes concernées au premier chef. ‘’Si les populations ne participent pas, toute action est vouée à l’échec’’, a-t-il dit.

Concernant le cas de Tambacounda, il a relevé l’existence d’une initiative de gestion des ordures organisée autour de comités de développement de quartier (CDQ), le tout appuyé par la coopération décentralisée. Ce système souffre toutefois de ‘’défaillances’’ liées au fait que ‘’tout le monde ne participe pas’’, ou à des pannes prolongées, entre autres. D’où la nécessité, selon M. Diakhaté, de remobiliser les populations pour arriver à une ‘’révolution’’ en matière de gestion des ordures, qui est une question transversale, puisque touchant à la fois à la santé, au tourisme, à la sécurité, etc. Pour lui, cette réflexion prospective est un moyen d’anticiper sur le boom démographique que connaissent des villes comme Tambacounda, ainsi que sur la réalisation à venir d’infrastructures qui tout compte fait, contribueront à augmenter la production de déchets.

ADI/ASG / APS /