Tambacounda : les maitres menuisiers à l’école de la formation à la norme standard pour accéder à la commande publique

Ils sont trente maitres menuisiers de bois de la région de Tambacounda à prendre part à une session de formation qui se tient depuis le 12 avril et cela, pour dix jours. Il s’agira surtout de les aider à se conformer aux normes standards et de les rendre plus aptes à accéder à la commande publique. Selon Abdoulaye Sarr, le président de la chambre des métiers de Tambacounda, cette formation de 10 jours « est axée sur une maîtrise parfaite des différentes tâches de la fabrication et permettra désormais de réaliser des meubles dans le respect des normes standards et la rigueur de la finition. Ainsi, ils auront les outils indispensables à une participation à la commande publique ». Le président Sarr d’ajouter que « l’ONFP (Office National de la Formation Professionnelle) a donné son accord pour la certification des artisans formés. Il a aussi respecté son engagement en apportant un soutien financier à l’organisation de cette formation ».

Pendant ces moments de renforcement de capacités, le cabinet EXCHANGE qui a permis la réalisation de cette formation avec un formateur venu de France, a la noble tâche de permettre aux bénéficiaires de conquérir des marchés extérieurs. A en croire Mohamed Sorgho, représentant du cabinet Exchange pour le Sénégal, cette formation est un moyen de préparer les artisans par rapport aux 15% de la commande publique que l’Etat a décidé de leur accorder. Sous ce rapport, soutien t-il,  « une chose est d’avoir un marché, une autre est d’avoir les capacités et les compétences pour le satisfaire ». Par conséquent, il a demandé aux 30 maitres menuisiers de « prendre très au sérieux ladite session, car leur degré de maîtrise sera testé à la fin et sur la base de ces résultats obtenus, ils seront ou non certifiés ».

Venu présider la cérémonie officielle de démarrage de la formation, l’adjoint au gouverneur chargé du développement, Abdou K. Diop, a souligné pour sa part que tout réside dans la formalisation. « Les artisans doivent sortir de l’informel pour aller vers le formel, mais aussi penser à se constituer en consortiums puisque certaines commandes ne peuvent être satisfaites par un seul atelier de menuiserie », soulignera-t-il, faisant remarquer que les 15% de la commande publique représentent « des centaines de milliards ». Il a aussi relevé la nécessité pour y accéder, en plus de la formation, de s’équiper. Ce qui, selon M. Diop, passe par le recours aux structures étatiques comme le Fonds de garantie des investissements prioritaires (FONGIP), les institutions financières ou encore les collectivités locales. L’adjoint au gouverneur d’annoncer qu’une réflexion sera engagée pour mettre sur pied, si possible par un arrêté, un comité régional de développement de l’artisanat, regroupant la chambre des métiers, les partenaires techniques et financiers pour accompagner l’artisanat local.

Le député maire Mame Balla Lô, Alassane Guissé au nom de la Kora, se sont tous félicités de cette opportunité jamais rêvée pour que les menuisiers de la région puisent être performants et compétitifs. Le président Abdoulaye Sarr de lancer un appel à tous les artisans sélectionnés de bien suivre cette formation car « beaucoup de demandes de participation ont été reçues rendant difficile la sélection. A cela, s’ajoute le coût élevé de l’organisation de cette session nécessitant l’implication de nombreux partenaires. Il s’agit d’une opportunité qui leur est offerte car c’est la première formation au terme de laquelle les artisans seront certifiés ». Il a tenu à remercier les partenaires au développement tels que la KORA, le PADAER, le GADEC etc. Le président de la chambre des métiers de décerner un satisfecit à la Direction de l’Artisanat « qui a toujours apporté, et de façon exceptionnelle, un appui financier, matériel et en conseil à la chambre de métiers de Tambacounda dans l’élaboration et l’exécution des actions. Nous voudrons aussi, au-delà de cet appui inestimable de l’ONFP, que cet organisme continue d’appuyer la chambre des métiers dans la formation de ses membres d’autant plus que cette institution n’a pas les moyens de le faire».

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Ansoumana SADIO/www.Tambacounda.Info/