526 décès liés au paludisme en 2015: Tambacounda et Kaolack, les régions les plus touchées

Les régions du Sud-est et du Centre ont le plus grand nombre de décès liés au paludisme en 2015. Mais la prévalence parasitaire  est passée de 5,9% en 2009 à 1,2% en 2015.

Le paludisme reste une urgence mondiale qui affecte principalement les femmes enceintes et les enfants. Au Sénégal, la maladie a connu une régression significative de plus de 50% entre 2009 et 2015. Malgré tout, le pays a enregistré 526 personnes décédées du paludisme en 2015 et 492 253 cas ont été confirmés. Selon le Coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), Tambacounda et de Kaolack ont été les régions les plus touchées. Le Docteur Mady Ba qui s’exprimait hier, au cours d’une conférence de presse, en prélude à la journée mondiale du paludisme, explique que si ces deux régions enregistrent plus de cas, c’est parce ‘’les patients arrivent en retard dans les structures de santé’’. ‘’Il y a aussi le manque de moyens et le retard des délais d’évacuation. C’est pourquoi nous avons demandé à ce qu’il y ait un traitement précoce dans ces zones’’, explique Dr Ba.

La prévalence parasitaire est passée de 5,9% à 1,2% entre 2009 et 2015 grâce à la mise à l’échelle d’interventions à efficacité prouvée. C’est pourquoi, a dit le Coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), le Sénégal a l’ambition d’aller vers la pré-élimination de la maladie d’ici 2020. Malgré ce nombre important de décès, souligne-t-il, le pays a fait de grands pas. En faisant la comparaison du nombre de morts liés à d’autres maladies dans les structures sanitaires, dit-il, l’on se rend compte que le paludisme n’est pas la première cause de mortalité au Sénégal.

Réduire de 75% l’indice

Selon le Docteur Moustapha Cissé du PNLP, d’ici 2020, le pays compte réduire d’au moins 75% l’incidence du paludisme et la mortalité. C’est pourquoi le traitement du paludisme simple est rendu gratuit depuis 2010. ‘’Nous avons mis cette année, avec nos partenaires, un programme de champions communautaires, dont la mission est d’améliorer la sensibilisation et l’information sur les moyens de prévention et de lutte contre le paludisme dans nos communautés. La campagne de distribution de moustiquaires imprégnées est en cours, mais la finalité de cette gratuité est que nos populations utilisent ce moyen de prévention’’, a conseillé, le  Dr Cissé.

 De son côté, la Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Docteur Matshidiso Moeti, croit qu’une Afrique exempte de paludisme est possible. Mais, dit-elle, à la condition d’assurer une coordination solide et la mise en œuvre de stratégies et d’initiatives appropriées, tout comme l’application de dispositifs de financements efficaces, ainsi que l’élaboration de processus garantissant le suivi des progrès réalisés. Cela, dit-elle, permettra de renforcer et d’exploiter la solidarité mondiale et régionale existante et de transformer l’élimination du paludisme en un mouvement social continental.

VIVIANE DIATTA / enqueteplus /