Hommage à Lucio Lara, un des fondateurs du MPLA avec Agostinho Neto, Mario Andrade et Viriato Da Cruz

 

Afrique Asie vient d’annoncer une triste nouvelle, celle du décès de LUCIO LARA un des fondateurs avec Mario ANDRADE, Viriato DA CRUZ et Agostinho NETO  du Mouvement Populaire de Libération de l’Angola (MPLA).

Lucio LARA connu sous le nom de commandant TCHIWEKA de la guerre de libération nationale a été inhumé le 2 mars 2016 lors d’une cérémonie funèbre en présence du président José Eduardo dos Santo.

TCHIWEKA a été l’un des pères fondateurs de l’Angola indépendante dont la lutte armée ainsi que celles dirigées au Mozambique par Eduardo MONDLANE et Samora MACHEL et en guinée Bissau par le grand théoricien et praticien des guerres de libération armée Amilcar CABRAL ont vaincu le colonialisme portugais soutenu par les impérialistes français, anglais et étatsuniens.

Lucio LARA, ce libérateur de la terre africaine d’Angola, ancien commandant de la guerre libératrice n’a accepté, même à titre symbolique, ni le grade de Général de l’armée, ni même un poste Ministériel que le nouvel Etat indépendant lui avait proposé.

TCHIWEKA a choisi de se dévouer au parti le MPLA jusqu’à sa retraite en 2000.

Lucio LARA est exemplaire par “son ascétisme social, son imperméabilité à toutes formes de corruption”, c’est “le plus grand héritage moral que laisse cet homme simple, tant à sa famille qu’aux futures générations de militants de son parti, et à la jeunesse angolaise” écrit Jean-Michel Mabeko-Tali, professeur d’histoire africiane à l’université de Howard, Washington DC.

Avant d’ajouter que “fils d’un colon portugais et d’une métisse angolaise, issu de la petite bourgeoisie coloniale, LARA eut une enfance aisée et n’avait, en principe, aucun motif direct pour adhérer à la lutte contre le colonialisme portugais. Il s’engagea pourtant, une fois étudiant au Portugal, à la fin des années 40, commettant de la sorte ce que son ami Amilcar CABRAL désignera sous le concept de ‘suicide de classe’. Sa vie entière traduira cette option sans retour et sans compromission” (Afrique Asie, avril 2016).

Le 2 mars 2016 “l’Angola enterrait le plus grand symbole de droiture morale et d’incorruptibilité de son histoire post-colonial” (idem).

Au moment où les Etats d’Afrique sont trop souvent éclaboussés par les scandales de “biens mal acquis”, c’est à dire des détournements des deniers publics, où se répand commet un cyclone dévastateur la plaie béante de la corruption généralisée de l’élite politique dont est de plus en plus issue des milliardaires voleurs, TCHIWEKA est l’exemple qui montre que ce fléau immonde n’est pas une fatalité.

Rendre un hommage à Lucio LARA, c’est inviter la jeunesse progressiste, anti-libérale, anti-impérialiste, panafricaine, internationaliste et révolutionnaire à suivre son exemple afin que l’Afrique et ses peuples cessent de mourir de ce que d’aucun appelle “la politique du ventre” ou encore “politique de la mangeoire”.

Que vive les mémoires et exemples d’Agostinho NETO, Amilcar CABRAL, Eduardo Mondlane et Lucio LARA. On ne vous oublie pas, comme on n’oublie pas l’internationalisme de Cuba socialiste dont le symbole fut l’opération Carlota qui fut le “stalingrad” de l’apartheid Sud africain. Reposez en paix parce que la lotta continua!

Avril 2016

par Diagne Fodé Roland