Tambacounda: les chiffres de la mortalité maternelle dans la région

En 2015, 133 femmes sont mortes en couches, dans la région de Tambacounda, et 24 autres sont décédées en donnant la vie, durant le premier trimestre de l’année en cours, a indiqué mercredi le médecin-chef de la région, le docteur Habibou Ndiaye.

Quatre-vingt seize des 133 décès maternels ont été recensés à l’hôpital régional, qui reçoit plus que les autres structures de santé de la région des accouchements compliqués, selon M. Ndiaye.

Certaines femmes décédées pendant l’accouchement viennent de la région de Kolda (sud), a-t-il signalé.

Au premier trimestre de 2016, l’hôpital régional de Tambacounda s’est retrouvé avec 15 des 24 décès maternels recensés dans la région, selon le médecin-chef.

Concernant la mortalité infantile, 376 cas concernant des enfants âgés de moins de cinq ans ont été enregistrés en 2015, a indiqué le docteur Ndiaye.

Il faisait le point de la mortalité chez les femmes, les nouveau-nés et les enfants, dans la région, lors d’un forum régional de “plaidoyer en faveur de l’instauration d’une journée nationale de lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile”.

A cette rencontre organisée par le Réseau des parlementaires pour la population et le développement (RPPD) de l’Assemblée nationale ont participé des députés, des représentants de la société civile et d’organisations financières ou techniques partenaires de l’Etat, des délégués du culte musulman et de l’Eglise.

Ni le VIH/Sida, ni les maladies cardiovasculaires, encore moins le diabète ne font autant de morts que l’accouchement, à Tambacounda, où “devoir accoucher est un acte à haut risque sanitaire”.

Un ensemble de facteurs sont à l’origine de cette situation, selon le médecin-chef de l’hôpital régional. Il a énuméré, comme facteurs de décès durant l’accouchement, le manque de structures sanitaires de qualité et les logues distances à parcourir pour accéder à une structure de santé, avec une moyenne de 40 kilomètres.

Le manque d’infrastructures sanitaires est plus criant dans la zone du Boundou (Dianké Makhan, Goudiry, Kidira, etc.) que dans les autres parties de la région, selon Habibou Ndiaye.

Peuplée de 730.470 habitants, la région compte 101 postes de santé, 142 cases de santé, huit centres de santé et un hôpital.

Le manque d’agents de santé qualifiés est l’une des causes de la mortalité maternelle à Tambacounda, une région où le total des médecins est actuellement de 36, dont un seul gynécologue, selon le docteur Ndiaye.

Un deuxième gynécologue affecté récemment dans la région est reparti en octobre dernier, pour suivre une formation. Avec 78 sages-femmes et 153 infirmiers, la région de Tambacounda “est encore loin des normes”, a signalé son médecin-chef.

ADI/ESF / APS /