Travail des enfants et nuisances environnementales dans les sites d’orpaillage, l’ONG la lumière met les pieds dans le plat.

Dans les sites d’exploitation artisanale de l’or de Kédougou, pullulent des enfants, ils sont d’ici comme d’ailleurs, de l’espace ouest africain principalement. Ces enfants sont exposés à toute sorte de danger : drogue, alcool, sexe, sont les principaux. Plusieurs d’entre eux ont aussi tourné le dos aux écoles, pertinemment convaincus qu’ils vont vite gagner des espèces sonnantes et trébuchantes. Il s’y ajoute des nuisances environnementales, l’ONG « La Lumière » avise et conçoit avec ses partenaires suisses un projet, celui consistant à se battre contre ce fléau des temps modernes. Elle a à cet effet mis tout un dispositif en place, il ne reste qu’à lui souhaiter un succès retentissant car les mômes sont ce que nous avons de plus cher.

Il est très clairement établi que partout où des ressources minérales sont exploitées, du beau monde s’installe et malheureusement des enfants figurent en bonne et due place parmi ces colonies. Le cas de la région de Kédougou est suffisamment éloquent pour laisser indifférentes des organisations comme l’ONG « La Lumière » qui a conçu un projet de 2 saisons intitulé « Projet de lutte contre le travail des enfants et les nuisances environnementales dans les sites d’orpaillage de la région de Kédougou ». Le choix de cette région à scandale géologique impressionnant se justifie amplement par le fait qu’elle regorge 16 sites officiels d’exploitation artisanale du métal jaune. A en croire Ibrahima Sory Diallo, l’inoxydable secrétaire exécutif de l’ONG « La Lumière », « l’Association pour l’Accès à l’Education basée en Suisse a accepté de casser sa tire lire pour investir près de 80 millions de nos francs dans ce projet parce qu’elle est convaincue de sa pertinence dans la mesure où, non seulement le travail des mômes dans ces sites d’orpaillage est assimilable aux pires formes de travail des enfants, mais aussi les déterminants majeurs de cette mise au travail précoce des enfants dans l’orpaillage sont la pauvreté des ménages ».

En effet, le projet vise à arracher des griffes de la pauvreté et d’autres calaminités comme la drogue, l’alcool, le sexe et les abandons scolaires, des milliers d’enfants qui fréquentent ces sites de tous les dangers. Plusieurs instruments juridiques dont la Convention des Droits de l’Enfant ou encore les dispositions prises aux articles 138 et 182 celle de l’OIT, sont à cet effet convoqués pour que l’ONG « La Lumière » et son partenaire Suisse AccED puissent mouiller le maillot et osent espérer retirer des enfants de cette spirale et les réinsérer dans les circuits éducatifs classiques et de formation professionnelle.

« Au-delà de la réduction du travail des enfants dans les sites d’exploitation artisanale de l’or, nous travaillerons à retirer près d’un millier d’enfants orpailleurs et à les réinsérer dans des structures de formation qualifiantes. Pour ce faire, nous avons bon espoir qu’activer des leviers comme la promotion de la santé et la sécurité au travail, la réduction de la vulnérabilité des enfants par une promotion économique des ménages et une amélioration des conditions de vie et de travail des familles, serait une très belle et efficace stratégie », nous a confié M. Diallo qui ajoutera qu’un cadre de suivi, de veille et d’alerte est mis en place.

Une panoplie d’activités est prévue.

Les principales activités du projet se dérouleront dans les communes de Tomboronkoto, Bembou et Kédougou et, si l’on en croit le secrétaire exécutif de l’ONG « La Lumière », elles vont de l’ouverture d’un centre d’accueil au retrait et à la réinsertion des enfants, en passant par la négociation d’un protocole de partenariat avec des structures de formation qualifiante, la formation de relais, la vulgarisation en langues locales des différents instruments juridiques, la confection de supports IEC/CCC, la réalisation d’émissions mensuelles, le suivi des enfants autochtones à l’école et leur appui en kits de formation, la mise en place d’un comité technique départemental de suivi à Saraya, la mise à la disposition de la région médicale et de l’inspection médicale de Kédougou d’un fonds pour la dotation en médicaments destinés à assurer la protection sanitaire des enfants, entre autres .

Les principales stratégies tourneront essentiellement autour de la prévention avec des activités de sensibilisation de masse, de la prise en charge des enfants en situation de pire forme du travail, la mise en place d’un mécanisme de protection tout comme la création d’un mécanisme de coordination entre le communautaire et l’institutionnel. S’y ajouteront le retrait et l’insertion des enfants orpailleurs tout comme la coopération avec toute structure administrative nécessaire.

Boubacar Dembo TAMBA / www.tambacounda.info /