Tambacounda – Violences faites aux femmes : Alerte rouge !

Anéanti par les violences faites aux femmes, le Geep a décidé d‘investir sur des relais  pour arrêter les grossesses et mariages précoces et l’excision qui ravagent la région de Tambacounda.

Les statistiques publiées par le Groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (Geep) font froid dans le dos : 5% des grossesses précoces notées en milieu scolaire proviennent de la région de Tambacounda, 30% des filles dans les zones de Kidira et autres localités dans le Bakel n’arrivent pas en classe de troisième à cause des mariages précoces. «Elles sont trop tôt  données en mariage dans ces localités. Ce qui fait qu’elles peinent à arriver en classe de troisième», s’enrage Mademba Ndoye, coordonnateur national des clubs d’E­ducation à la vie familiale (Evf). Il n’est pas au bout de ses peines : 75 et 80% des jeunes filles sont excisés dans la région.

Que faire pour inverser cette tendance ? Le Geep a décidé de mettre un terme aux violations faites aux femmes et aux jeunes filles en pariant sur la formation et la prévention. Il a décidé de «capaciter» 30 Leaders-élèves-animateurs (Lea) et 10 professeurs-relais. Au final, ils participeront à l’effort national déployé pour endiguer ce fléau qui gangrène la vie des femmes et des jeunes filles de la région. «Toutes ces situations font qu’aujourd’hui, il urge de se lever et de prendre à bras-le-corps le problème. Il faut que tout le monde se  lève pour apporter une riposte à ce fléau», conseille M. Ndoye.

Aujourd’hui, la formation ne leur impose un format calqué sur un existant pour arrêter ces souffrances imposées aux femmes de l’Est. Il dit : «Il ne s’agira pas de leur imposer une stratégie à adopter mais plutôt de leur laisser eux-mêmes, décliner leur propre stratégie. Il s’agit de leur laisser libre cours afin qu’ils déclinent eux-mêmes la ou les stratégies qu’ils jugeront plus pertinentes pour mieux juguler le fléau. Nous nous chargerons à notre niveau de les accompagner dans la matérialisation de leurs stratégies.»  Mais, le Geep ne peut faire fi de son expérience dans ce domaine. Il a édicté 18 modules mis à la disposition des nouveaux Lea : il s’agit surtout  des leçons d’hygiène corporelle, de santé de la reproduction, sur les conséquences des mutilations génitales.  «Le tout, termine Mademba, dans le seul but de mettre un terme aux violences que subissent les femmes la région.»

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