Tambacounda: Lancement d’un projet d’eau et d’assainissement

Le gouverneur de la région de Tambacounda, Bouya Amar, a lancé officiellement mardi à Tambacounda le projet Assainissement, changement de comportement et eau pour le Sénégal (Accès), a constaté l’APS.

Ce projet est destiné à développer des services durables d’eau et d’assainissement et à améliorer les pratiques d’hygiène et l’état nutritionnel des populations rurales de 50 communes réparties entre six régions du pays.

A l’initiative de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), le projet mis en œuvre par la firme National Resources Consulting Engineers (NRCE) cible les régions de Matam, Kolda, Kédougou, Ziguinchor, Sédhiou et Tambacounda, pour une durée de cinq ans, de mai 2016 à mai 2021.

D’un coût d’environ 20 millions de dollars US (11,8 milliards de francs CFA), le projet accompagne les réformes du secteur de l’hydraulique et de l’assainissement rural adoptées par le gouvernement, à travers un appui au ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement et à l’Office des forages ruraux (OFOR) pour la délégation de service public et de la stratégie nationale de l’assainissement rural.

La précision a été faite par Gabriel Régallet, chef de mission du projet, lors d’un atelier de lancement dans un hôtel de la commune.

Le projet vise à générer la demande de produits et services d’eau et d’assainissement, en travaillant avec les populations sur les changements de comportement, dont la défécation à l’air libre. Il travaillera aussi avec les entreprises et les entrepreneurs des régions concernées pour améliorer les produits et services d’assainissement, notamment des latrines améliorées de qualité à des prix abordables pour les populations, a-t-il ajouté.

Il compte aussi favoriser l’accès à des services de financement, à la fois pour les entreprises et les populations à travers le crédit, pour le paiement de ces latrines, a ajouté M. Régallet.

‘’Le projet est innovant, parce que les populations ne sont pas considérées comme des bénéficiaires, mais comme des clients ; nous mettons en rapport les entreprises et les clients’’, a poursuivi le responsable.

Il s’agit ainsi de créer un ‘’modèle d’affaires’’ pouvant se perpétuer à la fin du projet et être dupliqué à travers l’ensemble du pays. L’aide à la professionnalisation du secteur, ainsi que l’accompagnement pour le développement de complémentarités et de synergies avec les autres intervenants du secteur dans la région figurent également au nombre des axes ciblés par le projet.

Il est prévu, à ce propos, des conventions de collaboration avec les directions nationales et les services déconcentrés du ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, l’OFOR, la Cellule de lutte contre la malnutrition et le ministère de la Santé.

Parmi les résultats attendus à terme dans les six régions cibles, il s’agit d’atteidre 50.000 méages avec l’assainissement total piloté par la communauté, de diminuer de 50% le taux de défécation à l’air libre (DAL), d’appuyer 50 association ou entreprises. Il est attendu aussi que plus de 200.000 personnes de plus aient accès à une installation sanitaire améliorée, dont 25% dans le quintile de pauvreté le plus bas, a relevé dans sa présentation Gariel Régallet, chef de mission du projet.

La réhabilitation de huit systèmes d’eau potable à usage multiple dans trois régions (Tambacounda non comprise), ainsi que l’installation de compétences de gestion chez 350 prestataires de service d’eau, afin de leur permettre de fournir des services de qualité sont aussi envisagées.

La NRCE sera représentée au niveau rural et auprès des autorités locales par Caritas. Le projet qui intègre l’aspect genre, s’attachera à ‘’renforcer le rôle des femmes dans le management et le suivi’’.

A travers une approche graduelle, le projet compte démarrer avec Tambacounda et Ziguinchor, suivies en janvier de Matam et Kédougou, et en septembre 2017 de Kolda Sédhiou. Toutes les régions continueront de travailler durant les cinq ans, a-t-il précisé.

Saluant la portée de projet Accès, le gouverneur Bouya Amar a souligné que l’offre de service doit être universelle et accessible à tous les citoyen. Il s’est surtout arrêté sur l’approche à travers laquelle ‘’l’usager devient non pas un bénéficiaire, mais un client du service qui lui est offert par une entreprise’’.

ADI / ASG / APS /