Mariam Mady Danfakha, responsable politique Apr à Kédougou : «Il nous faut un leader capable de porter nos ambitions»

Doctorant en droit public, Mariam Mady Danfakha est aussi spécialiste en droit commercial international, membre de la Convergence des cadres républicains (Ccr) et responsable politique de l’Apr de Kédougou. Dans cet entretien qu’il nous a accordé au sortir d’une rencontre politique avec les étudiants de Kédougou, il porte une appréciation positive des résultats obtenus à mi-parcours des conseils de ministres délocalisés. Il revient aussi sur les activités politiques de massification de l’Apr et les difficultés que rencontre le parti à Kédougou. Pour lui, la région a besoin d’une unité autour « d’un leader  capable de porter la voix, de mener le combat et de porter les ambitions de Kédougou et leur réalisation ».

Mariam Mady Danfakha, actualité oblige, les conseils de ministres délocalisés viennent de prendre fin avec la région de Dakar, comment évaluez-vous cette initiative du président Macky Sall et de son gouvernement ?
Que le gouvernement se déplace pour se rapprocher des localités, aller à leur rencontre est une innovation au crédit du président de la République. Il faut lui reconnaître cela. Maintenant pour toutes les promesses qui ont été formulées lors de ces conseils de ministres délocalisés, il faudra savoir qu’on ne peut pas tout faire à la fois. Il faut être réaliste. Il y a des actions qui sont en cours, d’autres déjà faites. Le président a des projets et tout ne peut pas être visible maintenant. C’est au fur et à mesure que les gens verront que le président a effectivement posé des actions qui se réalisent au fur et à mesure et qu’il tient à ses engagements, à leur réalisation. Et, pour les 20% de taux d’exécution annoncés pour Kédougou, moi je ne dis pas non. Car l’action gouvernementale ne peut pas aller à la vitesse du vent parce que ce sont des gens qui la réalisent et il faut ficeler ces projets, trouver des méthodes de réalisation concrète au point que personne ne puisse rejeter ce qui est en train de se faire ou ce que nous avons tenu comme promesse. Ce qui est fait est très satisfaisant.

Par ailleurs vous venez de tenir une rencontre avec les étudiants de Kédougou, qu’est-ce qu’il en est ressorti ?
J’ai eu cette rencontre puisque c’est un besoin que nous avons tous ressenti et parce qu’ils sont sans leader et ils l’ont manifesté. Ils ont appris que je fais beaucoup d’activités politiques à Kédougou et ils se sont dits qu’il faut se rapprocher de M. Danfakha, puisque « compte tenu de ses qualités, de son caractère et de ses méthodes », ils se sont dit qu’ils ont envi de collaborer avec  M. Danfakha, de l’accompagner dans son action politique, notamment dans la vision du président de la République qui voudrait vraiment aujourd’hui impliquer la jeunesse dans le combat politique, économique et social.

Parlant de Kédougou, la région souffre de leadership et les populations réclament souvent des représentants au sommet pour mieux défendre leurs intérêts à la base. Que pensez-vous de ce cri du cœur ?
Il faut chercher ce leadership à partir de la base et non au sommet. Et c’est ce à quoi je m’attelle. Ce qui nous pose problème aujourd’hui, c’est qu’on n’ait pas de représentant digne de ce nom dans les hautes sphères de l’Etat.

Cette absence de responsabilité au niveau national est très décriée aujourd’hui par la population de Kédougou. Nous en souffrons parce que nous n’avons personne au sommet pour nous défendre, pour faire des propositions concrètes car chaque leader, chaque responsable politique au Sénégal a sa zone à défendre. C’est pour changer cette donne que je voudrais me battre. Je ne suis contre personne. Je veux seulement la réussite des réalisations au bénéfice des populations de Kédougou.

Donc tout le monde a besoin d’un leader au sommet et ce manque de responsable nous pose vraiment problème. Ce qu’il nous faut, c’est une mobilisation autour d’un leader, autour d’un responsable capable de porter la voix, capable de mener le combat, capable de porter les ambitions de Kédougou et leurs réalisations.

J’ai toujours voulu et j’ai toujours dit que moi je voudrais l’unité au sein du parti à Kédougou. J’ai ma sensibilité depuis 2005 et dans cette lancée, je continue, dans les couloirs de l’Apr aujourd’hui, à mobiliser, à fidéliser la population.

Donc je massifie le parti à partir de mes démembrements dans la capitale régionale au point que j’ai entamé d’organiser des secteurs dans tous les quartiers et nous sommes aujourd’hui à environ 35 secteurs que nous avons formés et qui sont visibles dans la commune de Kédougou.

Et j’ai pu, dans la promotion de l’unité du parti et à titre personnel, financer le ralliement, récemment, de 210 militants du Pds qui m’ont rejoint dans l’Apr. Une initiative que nous entendons poursuivre pour faire montre d’un leadership avéré conformément aux attentes de nos militants aujourd’hui.

Propos recueillis par Amadou DIOP / lesolail.sn /