
Après une bonne partie de sa vie consacrée au service du commandement territorial, le gouverneur El Hadji Mamadou Diaboula se tape une retraite bien méritée. L’ancien préfet de Bakel, Linguère, Foundiougne, Dagana puis Thiès, s’est aujourd’hui mis au service de Mbour, sa ville natale. Aujourd’hui, il fait partie du comité de pilotage de la reconstruction de la grande mosquée de Mbour et assume fièrement les fonctions de vice-président et porte-parole de la collectivité mandingue.
El Hadji Mamadou Diaboula fait partie de ces administrateurs civils qui ont marqué le commandement territorial. Fonctionnaire de l’aménagement au ministère du plan en 1971, il a travaillé à la Société des Terres neuves qui s’occupait du déplacement des populations rurales du Sine vers le Sénégal oriental, avant de devenir coordinateur du projet à Koumpentoum, à Tambacounda. En 1980, il passe l’Enam pour intégrer le commandement. A sa sortie, Mamadou Diaboula a été tour à tour gouverneur adjoint chargé du développement à Ziguinchor, gouverneur adjoint chargé des affaires administratives, à Louga, puis préfet à Bakel, Linguère, Foundiougne, Dagana et Thiès. En 2000, il est nommé gouverneur de Tambacounda. Il sera en poste jusqu’en 2005. En 2006, il est admis à faire valoir ses droits à la retraite.
Mamadou Diaboula qui avait un profil d’agent de développement n’est jamais sorti du cadre du développement. « Le préfet, dans son département, s’occupe de question de développement économique et social, le gouverneur. Et quand j’étais j’ai beaucoup côtoyé les préfets. Tout cela m’a motivé, m’a poussé à faire l’Ena puis le commandement territorial », explique-t-il. Mais ce qui a le plus marqué le gouverneur, c’est la gestion des circonscriptions administratives, donc le métier de préfet. « J’ai trouvé que c’est un métier passionnant. On gère la population et on participe à la vie étatique du pays. On est associé en appliquant les décisions, les mesures politiques, les mesures qui sont prises au sommet de l’Etat. Très passionnant et intéressant, nuit et jour au service de l’Etat, des populations. C’était très noble de participer d’avoir la confiance du président de la République et du Premier ministre pour participer à l’action gouvernementale », note-t-il.
Diaboula a aussi été très séduit par le département de Dagana où il a passé six ans. « C’est un département balèze qui renferme beaucoup d’activités économiques importantes avec la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) qui constituait une préoccupation avec ses 8000 employés, ses champs de canne à sucre, les problèmes de divagation d’animaux, sa police de la canne, mais aussi la gestion de la frontière avec le fleuve qui sépare Dagana de la Mauritanie, les casiers rizicoles avec la Saed, la Snti avec la tomate, l’usine des eaux de Gnith », souligne M. Diaboula. Tout préfet rêve d’être nommé gouverneur. Et Diaboula qui a rampé a connu la consécration en 2000. « Quand j’étais nommé gouverneur, c’était une consécration parce que j’ai terminé ma carrière en atteignant le sommet du commandement territorial », rappelle-t-il. « C’est une récompense de la part de l’Etat en me permettant la fonction de gouverneur de région. C’est une fonction très importante parce qu’on est en contact direct avec le chef de l’Etat, les ministres, le Premier ministre. On coordonne l’action des préfets, on gère toute une région. C’est très passionnant et on apprend beaucoup », indique-t-il.
Après des années de bons et loyaux services, le gouverneur Diaboula a le sentiment d’avoir bien rempli sa mission. Il a été décoré Chevalier de l’Ordre national du Lion pendant qu’il était préfet de Dagana, Officier de l’Ordre national du Lion quand il était à Thiès, puis Commandeur dans l’Ordre national du mérite. « Quelqu’un qui n’a pas fait un bon travail ne peut pas avoir un témoignage de satisfaction de la part de son gouverneur, son ministre de l’Intérieur et aussi du président de la République qui est l’autorité supérieure de la nation et de l’administration », fait-il savoir. Et M. Diaboula n’a pas de regret. « Dans tous les départements où je suis passé, les gens ont regretté mon départ. Je ne regrette rien, car j’ai conscience d’avoir fait du bon travail et quand on ne fait pas du bon travail, on n’est pas décoré », soutient-il.
Aujourd’hui, le gouverneur Diaboula vit une retraite paisible, dérangée, comme il le dit, par les préoccupations familiales. « Quand on est dans le commandement, on n’a pas trop le temps de s’occuper de la famille. Maintenant que j’en ai, je me consacre à mes parents, j’aide la cité avec les questions qui la préoccupent », note-t-il. M. Diaboula a un moment touché à la politique et a intégré le conseil municipal de 2009 à 2012 sous la bannière du Parti socialiste authentique de Souty Touré. Depuis, il a gelé ses activités et se consacre exclusivement au service de sa ville, de sa communauté.
Le gouverneur à la retraite fait partie du comité de pilotage de la reconstruction de la grande mosquée de Mbour. Il assume également les fonctions de vice-président et porte-parole de la collectivité mandingue. Et Diaboula affirme toute sa fierté d’être au service de ses parents et aussi de Mbour, sa ville natale.
Par Samba Omar FALL / lesoleil.sn /