Projets communautaires: un emploi pour 82 jeunes migrants à Kolda et Tambacounda

Ce sont 82 jeunes des régions de Tambacounda et de Kolda, rapatriés des pays comme la Libye, l’Algérie, l’Espagne, le Niger, le Maroc, la Mauritanie et le Nigéria, entre autres, qui viennent, grâce à l’organisation internationale des migrations (Oim) et l’Ong La Lumière, de recevoir un financement de près de 25 millions de FCfa pour leur projet d’insertion. Un projet pilote et communautaire de réintégration des migrants retournés dans leurs régions leur a permis de se lancer dans le maraîchage, l’embouche, l’arboriculture et l’agriculture.

Tambacounda et Kolda représentent plus de 62% de l’immigration illégale. Cette clandestinité, selon Ibrahima Sory Diallo, secrétaire exécutif de l’Ong « La Lumière », concerne généralement les habitants de pays relativement pauvres cherchant un meilleur niveau de vie dans les pays plus riches que celui dont ils sont issus. Mais, contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas les plus pauvres qui migrent, mais ceux qui en ont les moyens (coût très élevé du voyage) et qui espèrent une meilleure promotion sociale à l’étranger que celle qu’ils auraient dans leur pays. Le Sénégal, pays pauvre avec un taux de chômage avoisinant les 60% de sa population active, a vécu très douloureusement ce phénomène avec des pertes incommensurables en vies humaines. C’est dans le souci d’appuyer le Gouvernement du Sénégal à juguler cette tragédie que l’Oim a initié des actions louables dans ce domaine, souligne Sory Diallo. Il s’agit, selon le secrétaire exécutif de l’Ong « La lumière », de mettre en place deux exploitations maraîchères et d’embouche à Temento, Bonconto, Kandia et Saré Coly Sallé à Kolda.

Tous les bénéficiaires (migrants et jeunes membres de la communauté et potentiels candidats à la migration irrégulière) au sein de chaque localité d’intervention ont été formés. Ce qui a permis de créer une exploitation maraîchère à Tambacounda dans le cadre du projet communautaire, d’assurer la mise œuvre des activités de maraîchage/embouche, le suivi et l’encadrement des groupements identifiés. Il est question, dit M. Diallo, d’assurer aussi la génération de revenus aux jeunes migrants revenus au bercail afin de contribuer à leur fixation dans leur terroir d’origine et de contribuer à leur insertion socio-économiques.

L’existence et la persistance du phénomène dans les deux régions, selon M. Diallo, sont dues à la complicité des parents, à la faiblesse des activités de prévention et surtout à l’inexistence d’une politique publique clairement définie dans ce secteur. Pour ce dernier, il faut mettre en place une politique d’incitation à l’immigration régulière et accentuer l’intérêt accordé aux projets d’intégration pour les migrants et leur entourage.

Pape Demba SIDIBE /