Un projet d’insertion et de réinsertion scolaire vise 3’000 enfants de Tambacounda et Kédougou

Un programme-pilote mis en œuvre à Tambacounda et Kédougou, ambitionne de contribuer à l’insertion et à la réinsertion dans le système éducatif formel de trois mille enfants non scolarisés et déscolarisés de ces deux régions, a-t-on appris de son point focal, l’inspecteur Assane Mbengue.

Dans le cadre de cette expérience pilote dénommée “Insertion-réinsertion des enfants hors école”, 3.000 enfants âgés de 9 à 12 ans sont concernés, à raison de 1.500 pour chacune des deux régions abritant ce programme, coordonné au plan national par le Secrétariat permanent à la promotion des langues nationales. “Il s’agit de récupérer les enfants déscolarisés et les enfants qui ne sont pas scolarisés, pour les réintégrer dans le système, voire les intégrer pour ceux qui ne l’ont pas été”, a dit M. Mbengue de l’inspection d’académie de Tambacounda.

Il intervenait au cours d’une rencontre inscrite dans le processus de mise en œuvre de ce programme qui, a-t-il annoncé, sera lancé officiellement le 2 novembre à Tambacounda.

Cet atelier organisé au Centre régional de formation des personnels de l’éducation (CRFPE) porte sur le choix des enseignants devant dispenser les apprentissages.

L’inspecteur Mbengue a relevé la particularité des deux régions ciblées, qui concentrent les taux bruts de scolarisation les plus faibles du Sénégal. A travers ce programme, l’objectif du ministère de l’Education nationale est d’enrôler tous les enfants en âge d’aller à l’école pour atteindre la “scolarisation universelle, a pour sa part noté l’inspecteur de l’éducation et de la formation, Amadou Dia.

L’ONG La Lumière a été choisie, à l’issue d’un processus de sélection, pour assurer la maîtrise d’ouvrage de ce programme, en raison de son “expérience avérée” en matière de réinsertion en milieu scolaire des enfants en situation de rue et des enfants orpailleurs.

Certains enfants orpailleurs ont été intégrés par l’ONG dans des milieux professionnels.

Selon Assane Mbengue, des enseignants sont en train d’être testés, pour ensuite être formés et se voir confier des classes où ils devront dispenser des apprentissages aux enfants. Au terme de ces enseignements qui dureront 9 mois, dont les premiers en langue locale et le reste en français, les enfants seront intégrés dans le circuit formel.

La formation des enseignants, elle, prendra 30 jours, et se fera en phases successives. Les deux régions se partageront cent classes passerelles divisées en deux parts égales, soit 50 chacune.

Il devrait y avoir autant d’enseignants, en plus d’une dizaine qui seront sur la liste d’attente. Les IEF de Tambacounda et Koumpentoum auront chacune 15 classes et celles de Goudiry et Bakel 10 chacune.

L’inspection d’académie de Tambacounda compte sur les communautés pour atteindre les 1.500 enfants requis pour prendre part à cette expérience, a poursuivi M. Mbengue. “Les enseignants seront rémunérés, ils auront un contrat en bonne et due forme et ils vont travailler dans des écoles de transfert”, a assuré Ibrahima Sory Diallo, secrétaire exécutif de l’ONG La Lumière, chargée de la mise en œuvre de cette expérience.

Il a ajouté que la structure qu’il dirige mobilisera la communauté pour mettre en place les classes passerelles. “Nous voulons que dès la première année, les cours se fassent dans l’ambiance scolaire, pour que l’enfant ne sente pas de rupture entre la classe passerelle et l’école dans laquelle il sera transféré”, a expliqué M. Diallo.

Des autorités sénégalaises se sont rendues au Burkina Faso pour s’imprégner de cette expérience, en vue de l’adapter aux réalités sénégalaises, a noté M. Diallo, relevant que chaque enfant coûtant 120.000 durant toute la formation, le coût global pour les 3.000 élèves sera de soit 360 millions de francs CFA.

ADI/BK / APS /