Lutte contre l’insécurité alimentaire à Kédougou : L’Association Ffc et Usaid/­Yaajeende unissent leurs efforts

20 poules, 50 cailles, 10 jardins maraîchers et 80 plants fruitiers et des dispositifs de lavage des mains avec de l’eau et du savon (tippy taps) ont été mis en place dans 10 ménages vulnérables à Dialacotoba, dans l’arrondissement de Sabodala. L’initiative dénommée «Mon alimentation + mon hygiène = mon médicament» est de l’Association Food for children (Ffc) en collaboration avec le projet de développement agricole et nutritionnel pour la sécurité alimentaire au Sénégal Usaid/Yaajeende. «Ce n’est que le début d’une série de placements», explique le président de Ffc, Moussa Diallo, qui ajoute : «Ladite activité marque le démarrage de placement du paquet auprès de 170 ménages» dans la région de Kédougou. Cela, afin «d’améliorer la qualité nutritionnelle des ménages, leur donner les moyens de garantir une bonne scolarisation et prise en charge sanitaire de leurs enfants et asseoir leur résilience face à l’insécurité alimentaire». Le lancement de ce paquet découle d’un long processus. En effet, indique M. Diallo, «dans le cadre de notre collaboration avec le projet Usaid/Yaajeende, nous avons développé une approche écoles/ménages qui consiste à former des établissements scolaires, des comités de gestion des écoles et des gouvernements scolaires sur les techniques de maraîchage et d’arboriculture fruitière, l’aménagement de jardins potagers dans les écoles pour améliorer la qualité des repas des écoliers et la formation des élèves sur les questions liées à l’eau, l’hygiène, l’assainissement et la nutrition. Ensuite, grâce à l’imagination, l’esprit d’initiative et de créativité du coordonnateur du Projet Usaid/Yaajeende à Kédougou, Modou Marie Diagne, on est parti de l’école pour toucher les ménages».

Au total, souligne-t-il, 10 élèves appartenant aux gouvernements scolaires ont été choisis dans les 17 écoles qui ont été ciblées dans cette collaboration. Soit un total de 170 élèves appelés de jeunes Volontaires de nutrition communautaire (Vnc) touchés. A travers ces derniers, 170 ménages ont été enrôlés pour bénéficier du paquet de services intégrés. Cependant, précise le président de Ffc, «chacun des enfants a la possibilité de parrainer 10 autres élèves» pour permettre à la famille de ces derniers de bénéficier du même paquet.

Un objectif de 1 700 ménages

A terme, la collaboration va permettre de toucher 1 700 ménages à travers 1 700 élèves issus des gouvernements scolaires. Ainsi, se félicite Modou Marie Diagne, le lancement du paquet de services intégrés est le «fruit de la collaboration féconde» que le projet a eue avec l’Association Ffc. Depuis le démarrage du projet à Kédougou, dit-il, «nous avons eu à mener des activités d’aménagement de jardins scolaires pour améliorer la qualité nutritionnelle des enfants au niveau des cantines scolaires. Dans la phase d’extension du projet, on s’est rendu compte que l’association menait des activités assez importantes au niveau de certaines écoles. Et cela nous a incités à conjuguer nos efforts au niveau de nos zones d’intervention».

Les cibles du projet concernent les femmes essentiellement. Ce faisant, le projet avait deux possibilités d’entrée auprès des ménages. Et Modou Marie Diagne d’expliquer : «Il y a des actions que nous menons directement au niveau des femmes dans le cadre de la fortification locale pour accompagner les enfants de moins de 5 ans. Ou alors, passer par l’école pour atteindre les ménageas à travers le renforcement de capacités des écoliers. Puisque conscients que les élèves sont de véritables vecteurs de messages sur les bonnes pratiques nutritionnelles et d’hygiène. Le renforcement de capacités développé par l’Association en étroite collaboration avec le projet nous a permis de procéder à la démultiplication au niveau des ménages d’appartenance des élèves.»

Ayant visité le jardinage développé à l’école et dupliqué dans les ménages, le sous-préfet de Sabodala, Mbaye Sy, a exprimé toute sa satisfaction par rapport à ces activités. Selon l’autorité administrative, il ne fait aucun doute que ce paquet puisse améliorer la qualité nutritionnelle des enfants pour leur permettre d’apprendre et de renforcer la résilience des ménages. C’est pourquoi, poursuit-il, «nous sommes convaincus que la nutrition qui est assurée chez les enfants impactera les performances scolaires. Cela va renforcer la nutrition au niveau de la famille». A laquelle, selon le sous-préfet, l’Etat du Sénégal accorde une importance particulière.

Pour sa part, l’inspecteur Jacques Bacary Diatta, venu représenter l’inspecteur de l’éducation et de la formation, a aussi dit toute sa satisfaction. «Pour moi, c’est une cérémonie de remise de kits de la vie», déclare M. Diatta. A en croire l’inspecteur Diatta, c’est un projet et une approche qui ont un intérêt aussi bien pour l’éducation que pour la santé. Par rapport à son impact sur les performances scolaires, l’inspecteur considère que «c’est le paquet intégré alimentation, nutrition et santé très important au niveau du système éducatif». Parce que, poursuit notre interlocuteur, cela permet aux enfants d’avoir «la santé et de booster les performances scolaires».

Présents à la cérémonie, les responsables d’autres projets et programmes comme le Programme intégré de nutrition dans les régions de Kédougou et Kolda (Pinkk), le Programme de développement agricole et de l’entrepreneuriat rural (Padaer)… ont marqué leur intérêt pour un suivi et une pérennisation de ce paquet de services intégrés.

msdiallo@lequotidien.sn