L’hôpital de Tambacounda veut devenir une structure de référence nationale et sous-régionale en 2021 (directrice)

 

L’hôpital régional de Tambacounda aspire à devenir un centre hospitalier de référence nationale et sous-régionale, dans le cadre de son projet d’établissement 2017-2021, dont une mouture a été présentée jeudi aux journalistes, par sa directrice Thérèse Aïda Ndiaye.

Après y avoir apporté les “derniers réglages”, le projet d’établissement dit “de deuxième génération”, sera soumis pour validation au ministère de la Santé et de l’Action sociale, qui l’a commandité, à tous les hôpitaux du pays.

Le projet d’établissement se décline en cinq points ayant trait à l’aspect médical, aux soins infirmiers, à la gynécologie obstétrique, à la communication, aux ressources humaines et au social, ainsi qu’à la qualité.

Le centre hospitalier régional de Tambacounda qui vise à passer d’un hôpital de niveau 2 à un hôpital de niveau 3, entend devenir un “hôpital sous-régional, avec toutes les spécialités, avec des ressources humaines de qualité”, a dit sa responsable.

Il se veut au terme de la mise en œuvre de ce document, un “hôpital de référence permettant l’accès aux soins de tous, dans les meilleurs délais, avec la possibilité pour les usagers de bénéficier d’un parcours de soins clair”.

Le projet médical vise à mettre en place de “nouvelles pratiques médicales” à travers le relèvement du plateau technique, le renforcement des ressources humaines, la création de nouveaux services et spécialités. Concernant ces dernières, il a cité la cardiologie, les maladies infectieuses, la dermatologie, l’ORL, la chirurgie pédiatrique, l’urologie. S’y ajoutent la consultation externe pour toutes les spécialités et le pôle mère-enfant.

Il s’agit de “valoriser l’espace existant par la réhabilitation et la construction de locaux. Le renforcement de la capacité d’accueil de la structure dont les 125 lits, parmi lesquels 15 pour la maternité, sont jugés insuffisants, est aussi envisagé, tout comme un recrutement de personnel qualifié.

Le centre hospitalier compte 237 agents, dont des fonctionnaires, des contractuels et des prestataires. La région compte un seul pédiatre, deux gynécologues, un chirurgien orthopédiste, a dit la directrice. Elle relève par ailleurs que le projet d’établissement a accordé une place importante à la gestion de la motivation du personnel, dont beaucoup ne restent pas longtemps à Tambacounda.

Situé dans une zone frontalière de quatre régions et quatre pays, l’hôpital de Tambacounda reçoit des patients venus des deux Guinées, du Mali, de la Gambie et de la Mauritanie, a fait remarquer Thérèse Aïda Ndiaye.

ADI/ASB/ASG / APS /


Tambacounda : la prise en charge des accidentés fait perdre beaucoup de ressources à l’hôpital régional (Directrice)

L’hôpital régional de Tambacounda situé dans une zone carrefour, théâtre de beaucoup d’accidents de la route, perd beaucoup de ressources à l’accueil, en raison des urgences qui sont systématiquement prises en charge, même si le règlement des factures des prestations effectuées n’est pas garanti par la suite, a relevé jeudi, sa directrice Thérèse Aïda Ndiaye.

‘’Au niveau de l’accueil, nous perdons beaucoup de ressources, mais nous devons prendre en charge les patients, lever les urgences ; c’est une instruction’’, a dit la responsable du centre hospitalier qui s’adressait à la presse pour leur présenter le projet d’établissement 2017-2021 de la structure sanitaire.

‘’Il y a beaucoup d’accidents’’, a-t-elle dit, évoquant à titre d’illustration le choc qui s’est produit mercredi à Bala, causant 27 blessés, dont cinq graves et un autre samedi dans la commune, avec une personne blessée qui a finalement rendu l’âme. A cela s’ajoutent les accidents de motos Djakarta.

Sur les quelque 600 accidents répertoriés à travers le pays en 2016, au moins 100 ont eu lieu à Tambacounda.

‘’Le volet social plombe l’hôpital’’, a insisté la directrice, tout en soulignant que le seul service social du centre hospitalier ne peut supporter toutes les prises en charge des cas sociaux.

Le scanner, les examens médicaux requièrent des intrants qui sont fournis à l’hôpital par la Pharmacie régionale d’approvisionnement (PRA), mais qui doivent être remboursés par le centre hospitalier.

Bon nombre de blessés disent qu’ils étaient de passage et qu’ils n’ont rien pour payer la facture, a noté la directrice.

Elle en a appelé au soutien des collectivités locales dans une zone où le pouvoir d’achat des populations est très faible.

‘’Si tout doit être supporté par les populations, ça pose problème. Nous demandons aux collectivités locales qu’elles nous appuient’’, a t-elle lancé.

Avec un budget de 1,8 milliard de francs CFA pour 2017, l’hôpital reçoit une subvention de 360 millions de francs CFA par trimestre, compte non tenu de l’eau et de l’électricité qui sont prises en charge par l’Etat sous forme de compense.

En 2016, le centre hospitalier avait fait un léger dépassement budgétaire pour un budget qui était de 1,617 milliard, a dit Thérèse Aïda Ndiaye, ajoutant que pour des prévisions de recettes de l’ordre de 600 millions, l’hôpital avait totalisé 702 millions.

Interpellée sur l’éventualité d’une augmentation des tarifs dans le cadre du projet d’établissement, la directrice a noté que ce n’est ‘’pas d’actualité’’, et le cas échéant, ce serait juste une augmentation ‘’parcellaire’’ qui concernerait quelques spécialités.

Pour elle, l’hôpital est dans les dispositions d’accueillir un bureau du Fonds de garantie automobile, pour l’aider à résorber ces pertes de ressources liées aux accidents de la route.

Parmi les nombreuses contraintes passées en revue figure l’état du service d’accueil des urgences, qui n’est ‘’pas aux normes’’.

‘’L’accueil (d’une manière générale), pose problème au niveau de l’hôpital, a admis la directrice, c’est de la porte au bloc’’.

Elle a annoncé des sessions pour former les agents à l’accueil des patients.

L’autre défi que la structure se propose de relever, est la médicalisation de la garde. Il s’agit de renverser la tendance, afin qu’en lieu et place des infirmiers qui assurent la garde, qu’il y ait des médecins.

Un travail est engagé dans ce sens avec l’université afin que des étudiants en septième année de médecine puissent être de garde, ainsi que des médecins officiant dans le privé, a indiqué la directrice.

Le parc automobile de l’hôpital qui, en dehors des trois ambulances neuves, et de la voiture de la direction qui date de 2003, ne compte plus des véhicules en panne.

La présence d’animaux errants, notamment les chiens et les chats, décriés par certains usagers de l’hôpital a ‘’fortement baissé’’, a relevé Maguette Diakhaté, responsable de l’hygiène et de la sécurité.

Par contre tous les programmes de gratuité comme le plan Sésame, la césarienne, l’hémodialyse, la Couverture maladie universelle ont fait ‘’beaucoup d’efforts’’, a relevé la directrice de l’hôpital.

La mammographie sera ‘’bientôt fonctionnelle’’, a-t-elle annoncé, ajoutant par ailleurs, que les problèmes de la morgue sont ‘’derrière nous’’, avec l’arrivée de trois chambres froides.

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