Création d’une Cour régionale: Sidiki Kaba supplie les Etats africains de rester dans la CPI

 

Amnesty Internationale et d’autres ONG partenaires ont initié une rencontre qui a abordé la question du protocole de Malabo dans le but d’en cerner les opportunités et les défis. Venu présider cette rencontre, le ministre de la Justice, Sidiki Kaba, a affirmé que l’ Afrique a besoin d’une Cour qui répond aux normes internationales mais il a bien précisé qu’il encourage les pays membres de la Cours pénale internationale (Cpi) à y rester.

« Il faut changer la perception de dire que la CPI est contre l’Afrique. Alors que l’Afrique est le groupe le plus important à adhérer à la création de cette cour » a étayé maitre Sidiki Kaba avant d’ajouter: «J’encourage les Etats africains à ne pas quitter la Cpi car il faut un an pour que le départ soit effectif et entre temps tout peut revenir à la normale et ce qui est le plus important c’est de lutter contre l’impunité».

Pour lui, il faut encourager la création d’une cour régionale car la Cpi doit être l’ultime recours.
« S’il doit y avoir une cour africaine, elle doit engager toutes les dispositions pour respecter les normes internationales, qu’elle puisse prendre en compte les crimes de guerre, de génocide et de crime contre l’humanité », a déclaré le Grade des Sceaux.
« Si tous les Etats s’engageaient, la Cpi aurait pu mourir de sa belle mort car la justice n’a pas besoin de théorie de race », précise t-il.

Par ailleurs, le ministre de la Justice a exhorté à recourir à une mission pédagogique, préventive et dissuasive. Car dit- il, nous devons combattre la violence, s’engager à la prévention car la guérison vaut plus chère.
« Il faut lutter contre la terreur et la misère pour asseoir un développement »; a ensuite fait savoir Sidiki Kaba.
Pour se faire, il a incité au renforcement, au moins à 5%, du budget du ministère de la Justice, qui selon lui, ne dépasse pas 1% du budget national dans beaucoup de pays africain y compris le Senegal.
Pour rappel, le protocole de Malabo, qui permet à l’Afrique de créer la Cour africaine des droits de l’homme et de la justice (Cadhj), a été adopté en Juin 2014 et jusque-là les pays signataires sont seulement, le Bénin, le Congo-Brazzaville, le Ghana, la Guinée Bissau, la Mauritanie, la Sierra Léone et le Tchad.

Germaine A. Diouf (Azactu.net)