
Les femmes sont reconnues plus aptes à respecter les codes de conduite pour réduire les accidents de la circulation. Le thème de la 15ème édition de la semaine qui porte sur le rôle de la femme dans la réduction des accidents de la route appelle, une nouvelle fois, à réfléchir sur l’aspect comportemental des personnes qui est la cause principale de la survenue des accidents. Le milieu des « Auto-école » sera assaini et les documents de transport numérisés.
En ouvrant hier la 15ème édition de la semaine nationale de la prévention routière à la chambre de commerce et d’industrie de Dakar, le directeur de cabinet du ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, a souligné l’engagement des autorités à combattre le fléau. Il a exposé les 10 mesures prises à l’issue du Conseil Interministériel du 9 février dernier qui vont aider, entre autres, à mettre à niveau le réseau routier, renouveler le parc automobile, renforcer le contrôle et la formation sur toute l’étendue du territoire national… Pour Mohamed Diop, 90 % des accidents sont dus au comportement humain. C’est pourquoi le gouvernement, en faisant un état des lieux de la sécurité routière a décidé, pour le moment, de réhabiliter un certain nombre d’axes routiers comme la RN2 sur l’axe Ndioum-Bakel, la route Tambacounda-Kidira-Bakel, l’axe Kaolack-Sénoba-Ziguinchor (les projets sont en cours), de faire un réseau de près de 189 km de routes à réaliser autour de l’Aibd, en vue de mettre à la disposition des usagers des infrastructures de qualité.
Mohamed Diop a cité la mise en œuvre d’un important projet de renouvellement du parc automobile à Dakar et dans les capitales régionales. Evoquant le contrôle technique moderne des véhicules, il a cité le centre de Dakar qui a atteint sa pleine capacité. C’est pourquoi, il est envisagé d’en installer dans toutes les régions. Néanmoins, une annexe du centre technique de Hann sera bientôt construite pas loin du premier site.
Numérisation des documents de transport
« Le gros problème de la sécurité routière émane du comportement des usagers de la route », a insisté le représentant du ministre. A cet effet, l’Etat renforce le contrôle routier et installe des brigades mixtes (forces de sécurité, administration et agents du ministère) sur toute l’étendue du territoire.
L’autre mesure avancée par Mohamed Diop porte sur la numérisation des documents de transport pour permettre une traçabilité des véhicules en vue de neutraliser les fraudeurs et renforcer le contrôle urbain. Une batterie de mesures qui permettra de réduire à plus de 35 % les accidents.
Parlant de formation aux métiers de la route, Mohamed Diop a annoncé un important projet d’assainissement des « Auto-écoles » en cours. Quid de la sensibilisation permanente sur la sécurité routière ? Mohamed Diop est d’avis qu’elle pourrait s’appuyer sur des structures comme la Nouvelle prévention routière du Sénégal (Nprs). Il a félicité, au nom de son ministre, les efforts de sensibilisation du directeur exécutif de la Nouvelle prévention routière du Sénégal, Mactar Faye.
Les accidents de la route, un drame national
En 4 années (de 2012 à 2015) 39.720 accidents ont été recensés sur nos routes dont 1.457 pertes de vie et 68.515 blessés. Ne serait ce que pour l’année 2016, ce sont 651 morts qui ont été recensés (plus de 251 victimes que le chiffre de l’année 2015). « Un drame national », selon Mactar Faye, directeur exécutif de la Nprs. « Un fléau inacceptable », ajoute Ibrahima Guèye, président de la Nprs. Une situation qui fera dire à Me Masokhna Kane de l’Ong « Sos Consommateurs » « qu’il faut de la fermeté et des sanctions exemplaires ». Si ce dernier souligne que l’Etat doit renforcer les moyens et équiper les forces de sécurité pour mieux mener le combat, le président des fédérations d’assurance, M. Mor Adj, pour sa part, propose la construction d’un centre national de formation pour les usagers de la route. Un centre qui va aider à corriger les défaillances des conducteurs sur les routes.
B. B. SANE /lesoleil.sn/