Tambacounda: Le Geep en croisade contre les grossesses précoces et les mutilations génitales

 

Une approche pédagogique axée sur l’éducation sexuelle et la santé de la reproduction des adolescents est initiée par le Groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (Geep) qui a formé plus de 30 professeurs relais techniques de Tambacounda et Kédougou. Pendant deux jours, ils ont suivi une formation afin de contribuer à lutter contre les Mutilations génitales féminines (Mgf) et les grossesses précoces.

Les Mutilations génitales féminines (Mgf) constituent une sérieuse menace pour la santé des filles et des femmes dans la région Tambacounda qui enregistre un taux de 75 %. Suffisant, selon Mademba Ndoye, coordinateur national du Groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (Geep), pour initier une guerre totale contre ce fléau. C’est dans ce cadre que s’est tenue une session de renforcement des capacités à l’intention des professeurs relais techniques. Il s’agit, a expliqué M. Ndoye, d’une formation des enseignants relais techniques des régions de Tambacounda et de Kédougou. Trente professeurs relais techniques ont été ainsi choisis pour suivre la formation qui a duré deux jours. Ils ont, à cet effet, été capacités, d’une manière générale, sur les questions relatives à la santé sexuelle et, en particulier, la situation sur les Mgf dans les deux régions, a informé le coordinateur du Geep.

Pour lui, si les professeurs relais techniques sont ciblés, c’est parce que les études ont montré que ce sont les jeunes filles dans les écoles qui sont les plus touchées et qu’il urge de leur apporter des informations relatives au phénomène qu’elles vivent. Des personnes ressources du milieu de la santé, de l’éducation, entre autres, sont mobilisées pour que la session connaisse un grand succès, afin qu’une fois retournés chez eux, qu’ils aient suffisamment d’outils pour mieux faire face à la situation. Il s’agira surtout, une fois retournés dans leurs établissements respectifs, d’expliquer et sensibiliser les élèves et même les populations sur les dangers de telles pratiques reconnues néfastes pour la santé des filles et des femmes D’ailleurs, Mademba Ndoye a informé qu’il est prévu un Plan d’actions national dans lequel Tamba aura sa part et où il sera question de parler aux parents et aux religieux, pour que des décisions fermes d’abandonner ces pratiques néfastes soient prises, d’autant plus que les raisons sociales, religieuses et coutumières sont battues en brèche.

Les mariages et grossesses précoces étaient aussi introduits dans l’agenda de la formation. Aujourd’hui, concernant les grossesses précoces en milieu scolaire, la région est à seulement 5 % des cas notés. Elle se situe loin derrière Ziguinchor, Kolda, etc.

Toutefois, a fait savoir M. Ndoye, les premiers auteurs de ces grossesses demeurent leurs camarades élèves qui sont responsables à 30 %. Ils sont suivis des «jakartamen» (conducteurs de motos « Jakarta), des étudiants… Il a, en outre, souligné que la plupart des cas de grossesses notés sont dus à un manque d’information sur la sexualité.

En ouvrant la séance, Mme Awa Ndiaye Diop, adjointe au gouverneur, a tenu à féliciter les initiateurs de cette session de formation qui permettra de renforcer les capacités des professeurs relais techniques des clubs Evf des régions de Tambacounda et Kédougou.

Pape Demba Sidibé