Tambacounda : un symposium de femmes pour des législatives “apaisées”

 

La Plateforme de veille des femmes pour la paix et la sécurité a bouclé par un symposium tenu dimanche dans la commune de Tambacounda (est), sa tournée à travers le pays, destinée à appeler les différentes parties prenantes à la tenue d’élections législatives apaisées.

Des femmes de Kolda, Kédougou, Bakel, Goudiry et Tambacounda avaient pris part à la rencontre dans la salle de délibérations de la mairie.

Des élues étaient présentes, dont la députée APR de Tambacounda Yaye Awa Diagne et la conseillère départementale Aminata Djigo de Tambacounda.

Regroupant une cinquantaine d’organisations de femmes, la Plateforme de veille, depuis le début de sa campagne le 6 juillet à Dakar, destine son message aux jeunes, aux femmes et aux leaders d’opinion, dont les chefs religieux qu’elle a eu à rencontrer dans les régions visitées afin d’œuvrer à des législatives apaisées.

Sous la coordination de l’ONG Femmes Africa solidarité (FAS), cette activité s’inscrit dans le cadre d’un programme appuyé par ONU-Femmes et d’autres organes onusiens, parmi lesquels le Bureau de la commission de l’Union africaine pour les femmes, la paix et la sécurité.

Les institutions gouvernementales ont aussi été interpellées et invitées à créer les conditions d’élections sans heurts par la mise à la disposition des ayants-droit de leur carte, tout comme les citoyens sont appelés à aller retirer leur pièce d’identité, pour exercer leur droit de vote “en toute sérénité”.

Un an après sa naissance, en 2012, cette structure avait mis sur pied un espace de veille dénommé “Ettu jamm” (espace de paix, en wolof), lors de la présidentielle de cette année-là.

Un dispositif salué à l’époque et qu’elle compte reconduire à partir du 28 juillet prochain, soit deux jours avant le scrutin, en déployant 60 observatrices et des journalistes moniteurs qui relayeront tous les actes observés et susceptibles de causer des actes de violence, pour que des solutions leur soient trouvées.

Même si son action est surtout effective le jour du scrutin, la Plateforme n’a pas perdu de vue les actes de violence enregistrés depuis le début de la campagne électorale.

Disant ne pas comprendre que les gens soient amenés à user de la violence pour aller siéger dans une instance de décision aussi importante, sa présidente Penda Seck Diouf a appelé les protagonistes “au dépassement et à la sérénité”.

“Il ne faut pas que pour des élections législatives, le Sénégal puisse tomber dans le chaos, ou que les gens se mettent à craindre un (basculement) dans la violence”, a-t-elle dit, appelant les citoyens sénégalais à préserver la stabilité du pays, “une denrée rare” selon elle dans la sous-région.

“Le ’caillassage’ des caravanes, les invectives et d’autres actes sont des soubassements de la violence”, a-t-elle souligné, ajoutant à cette liste l’instrumentalisation de la religion, de l’appartenance confrérique et ethnique, entre autres situations qui ont “embrasé d’autres pays africains”.

Mme Diouf n’a pas manqué d’inviter la presse aussi à jouer sa partition en optant pour “des reportages apaisés” plutôt que de mettre le focus sur les scènes de violence, les injures à travers des reportages de nature à “jeter de l’huile sur le feu”.

ADI/BK/APS /