C’est maintenant devenu une réalité, le rêve de squatter un hypothétique eldorado au risque de sa vie ne tente pas grand monde, du moins dans les communes de Kothiary et de Dialacoto où est passée, passe et passera encore l’ONG « La Lumière » Cette structure y met en œuvre la phase pilote du projet « Niger », consistant à réintégrer économiquement des migrants retournés.
C’est l’Union européenne qui a cassé sa tire lire en mettant à la disposition de l’OIM des ressources, celle-ci a contractualisé avec l’ONG italienne COPI. Comme l’ancrage communautaire de l’ONG « La Lumière » est indubitable, elle a été choisie pour la mise en cet important projet.
« Six cent jeunes sont ciblés par le projet, et nous avons mis à contribution les maires des communes concernés pour l’identification des jeunes, leur sensibilisation et leur mobilisation. Nous nous en félicitons vivement, surtout que les maires se sont empressés à mettre des terres à la disposition des jeunes, une marque de leur engagement sans faille », expliquera Ibrahima Sory Diallo.
Le secrétaire exécutif de « La Lumière » de poursuivre en révélant que les communes de Kothiary et de Dialacoto ont été choisis pour avoir payé un lourd tribut à l’émigration clandestine. « A Kothiary, les jeunes ont choisi l’embouche bovine et toutes les dispositions, en rapport avec les services techniques de l’Etat sont prises pour les accompagner. Quant à Dialacoto, le choix est porté sur l’agriculture. Et comme l’hivernage s’est déjà installé, les jeunes de Kothiary vont démarrer avec une opération Tabaski, ceux de Dialacoto par la mise en valeur d’un champ de deux hectares de maïs, en attendant la ferme moderne et le projet d’embouche bovine », laissera entendre M. Diallo. Pour le patron de l’ONG « La Lumière », les aspects psycho-sociaux sont aussi pris en compte dans le projet pour pallier les traumas subis par certains jeunes.
« Nous nous efforcerons de tout mettre en œuvre pour réussir ce projet pour lequel nous ne cesserons jamais de remercier l’ONG La Lumière, ses partenaires que sont l’OIM, l’Union européenne et COPI, tout comme notre maire Abdoulaye Kanté. La suite de ce projet dépend des résultats que nous réaliserons, nous en sommes conscients et ne décevrons guère s’il plait au créateur », lancera Abdoulaye Diallo, une jeune qui avait fait l’Algérie et qui n’avait pas réussi à traverser la Méditerranée comme son frère cadet, et après avoir dilapidé toutes ses économies.
Chacun des trois GIE de Kothiary, en plus du foin et des soins vétérinaires, a reçu des mains du maire Abdoulaye Kanté, un chèque de 660 000 FCFA. « Je mouillerai personnellement le maillot pour que ces jeunes relèvent le défi », dira l’édile de Kothiary.
Boubacar Dembo TAMBA / www.tambacounda.info /
