[LA CHOUETTE DE MINERVE 5] Tambacounda, une ville incroyablement sombre.

 

 

«Arrêtez de nous pomper souvent l’air avec des projets comme Promoville ou encore le projet des 1000 poteaux d’éclairage solaire de la commune.» O.DIA

Décidément à Tambacounda, les maux s’accumulent sans que des solutions durables ne soient encore envisagées ou mises en œuvre. Aux routes dans un état valétudinaire, s’ajoute une incroyable obscurité ambiante. Quand est-ce que ces situations plus que désagréables connaîtront une issue salvatrice. Tambacounda qui reflète l’image du Sénégal, parce que porte d’entrée dans l’espace CEDEAO, doit- elle éternellement demeurer dans cette situation fortement préjudiciable à ses communautés.

Depuis des lustres, l’on évoque au niveau de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), avec d’ailleurs une certaine dose de fierté, le barrage régulateur et hydro électrique de Manantali. Récemment, et dans le cadre de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie (OMVG) cette fois-ci, c’est le barrage de Kaléta en territoire de la république de Guinée qui est sous les projecteurs de l’actualité. Cet ouvrage est le projet d’interconnexion électrique visant la construction de lignes hautes tensions de 200 kilovolts sur une distance de 925 km devant permettre le transport de l’électricité des barrages hydroélectrique de Sambangalou à Kédougou et Kaléta en République de Guinée, aux foyers de consommation dans ces différents pays à savoir : la Gambie, la Guinée, la Guinée Bissau et le Sénégal.

A grands coups de publicité, l’on a signifié parapher une convention de 200 millions de dollars avec Exim Bank India pour une ligne haute tension Tambacounda-Ziguinchor car seules la partie orientale du pays et la Casamance n’étaient pas encore traversées par la ligne haute tension.

Nous avions également ouï parler d’une centrale solaire de 10 mégawatts à Kothiary, qui peine à sortir de terre, et certaines langues fourchues mettront en relief le fait que le projet irait peut être vers une autre contrée du pays.

Qu’est ce qui pourrait bien m’expliquer pourquoi jusqu’ici Tambacounda végète dans le noir, une ville carrefour où le risque est devenu trop grand de s’aventurer nuitamment dans certains recoins, non pas parce que des malfrats y dictent leur loi, fort heureusement d’ailleurs, mais que vous pouvez vous en tirer avec des reins endoloris ou des luxations et autres foulures, pour ne pas dire une fracture du fait des nombreuses crevasses aggravées par le ruissellement des eaux pluviales (faute également de système fiable d’assainissement).

Il arrive même que certains endroits des nationales 1 et 6, (des corridors s’il vous plait), soient complètement déconnectés. Présentement, quelques candélabres distillent encore le peu de lumière, avec les alentours du palais du gouverneur et de l’hôtel de ville où un petit réseau d’éclairage par énergie solaire rappelle que nous devrons également méditer sur ces types d’énergie que sont l’éolienne ou le solaire qui sont inépuisables. Sinon dans presque tout le reste de la ville, il n’y a guère d’éclairage public. Le système existe par endroits, avec un mode de transport franchement qui rappelle l’aube de l’humanité, (câbles aériens, poteaux en bois mal fagotés, ampoules inadaptées peut être car ne durant que le temps d’une rose). L’on nous pompe souvent l’air avec des projets comme Promoville ou encore le projet des 1000 poteaux d’éclairage solaire de la commune.

Pensez d’abord à étendre le réseau dans toute la ville dont le volume démographique ne cesse d’augmenter et certains quartiers mal ou pas du tout lotis. C’est un problème de sécurité publique.

Ousmane DIA.