
Chogaïbou Maïga, expert de l’Omvs en poste à la Société de gestion et d’exploitation du barrage de Manantali, a indiqué que le coût global du Projet énergie Manantali est de 335 millions d’euros (usine hydroélectrique, lignes et postes haute tension au Mali, en Mauritanie et Sénégal). Il a été réalisé entre 1998 et 2002 et son début d’exploitation commerciale remonte en 2002. La puissance installée est de 200 MW pour 5 groupes, un productible annuel moyen de 807 Gwh, 16 Postes haute tension, 1,700 kilomètres. Le centre de conduite (dispatching) du réseau interconnecté de Manantal figure en bonne place dans les réalisations de ce projet.
M. Maïga a cité également le complexe hydro-électrique du barrage de Félou qui a coûté 125 millions d’euros. Situé au Mali, à environ 200 km en aval du barrage de Manantali et environ 4 km du poste haute tension de Kayes-Médine (Rima), ce barrage a été construit en 2009 et mis en service en 2013. Sa puissance est de 60 MW pour une capacité de production annuelle de 320-350 GWh. La réalisation de cet ouvrage a été financée par la Bei, l’Ida et la Sogem.
A en croire M. Maïga, de 2002 à 2016, la Sogem a réalisé plusieurs projets d’électrification rurale, pour un coût total de 21 milliards de FCfa (Boad et Sogem). Un programme de grande envergure mis en œuvre à Manantali (siège du Barrage) et dans les localités environnantes, à Mahina et au Bafoulabé (Mali), à Bakel (Sénégal), Gouraye et Sélibaby (Mauritanie), dans 34 villages déplacés lors de la construction du barrage de Manantali (Mali), à Diaguili (Mauritanie) et dans 10 villages de la zone du complexe de Félou, projet en cours (Mali). Suivant décision des hautes instances (Cceg) de l’Omvs, il a été créé un fonds d’électrification rurale (financement Sogem, revenus de la vente de crédit carbone, etc.) au profit des trois pays.
Selon M. Maïga, de 2002 à 2016, le Système électrique de la Sogem, avec ses deux centrales hydroélectriques (Manantali et Félou) et l’interconnexion des réseaux électriques a contribué à l’amélioration de la qualité et de la continuité de la fourniture d’électricité au Mali (40 à 50 % des besoins en électricité), en Mauritanie (20 à 30 %) et au Sénégal (10 à 12%).
S’agissant des projets énergétiques de l’Omvs, M. Maïga a fait allusion à la Nouvelle centrale en cours de construction : Gouina au Mali, aux nouvelles centrales hydroélectriques à construire ( Koukoutamba et Boureya en République de Guinée, Gourbassi au Mali), à la remise en état, au renouvellement et au renforcement des installations du patrimoine énergie, à la réalisation de lignes de transport du plan de développement du réseau de transport (2015-2022), à la poursuite du programme d’électrification rurale de l’Omvs.
Idrissa Traoré, expert de la Senelec a fait un exposé sur la contribution de l’Omvs dans l’approvisionnement et la production d’énergie du Sénégal. Il a parlé de l’apport énergétique de Manantali qui dispose d’un productible de 867 Gwh pour 2016 dont un quota de 279,51 Gwh pour Senelec (33% du productible de Manantali hors consommation du site). Il a souligné qu’une production supplémentaire de 80, 93 Gwh sera livrée aux sociétés d’électricité dont 26,71 Gwh à Senelec.
Selon M. Traoré, la capacité de production, en 2016, de Félou est de 330, 23 Gwh. Le quota pour la Senelec était de 82,55 Gwh (soit 25% de la capacité de production de Félou hors consommation du site). L’énergie électrique livrée à la Senelec s’est élevée à 85,86 GWh au 31 décembre 2016.
lesoleil.sn /