
Dans un long entretien accordé au journal Sud quotidien, l’honorable député par ailleur Maire de Podor est revenue sur l’affaire Khalifa Sall qu’elle dit bien connaitre. Pourquoi elle n’a plus le droit de défendre le Maire de Dakar, le rôle de Moustapha Niasse dans la levée prochaine de l’immunité de Khalifa Sall entre autres questions ont été abordés. Morceau choisi.
D’aucuns pensent que Khalifa Sall est juste victime d’un cabale dans le seul but de l’empêcher de briguer la magistrature suprême en 2019. Est ce votre sentiment ?
« Moi, j’ai été l’avocate de Khalifa Sall bien avant cette affaire. Pendant très longtemps sur ses dossiers à la mairie, sur d’autres dossiers peut-être même plus personnels. Mais sur cette affaire là, j’ai été bloquée par la loi. Car, l’Etat n’accepte plus qu’un député-avocat plaide contre lui. Donc, je m’étais constituée dans les premiers jours pour Khalifa (Sall) et puis l’agent judiciaire de l’Etat s’est plaint au bâtonnier pour qu’on me sorte du dossier en tant qu’avocate. Donc, sur le plan juridique, j’aurai du mal à me prononcer sur ce dossier bien que je le connaisse bien. Mon associé d’ailleurs occupe la place que j’ai laissée vacante et travaille avec le collectif des avocats de Khalifa Sall.
« Moustapha Niasse nous refuse la parole de façon illégale et incompréhensible »
Pour autant, je pense qu’un maire de Dakar, ce n’est pas rien. Surtout, quand il s’agit d’un maire qui a aussi des prétentions. Et si le régime prend son affaire comme cela, tout le monde pourrait penser que c’est de l’acharnement et qu’il s’agit raisonnablement de liquider un candidat à l’élection présidentielle. Pourquoi Khalifa n’a-t-il pas bénéficié d’une liberté provisoire ? Cette seule question aurait pu régler le problème. Qu’on le laisse libre de ses actes, libre de gérer sa mairie. C’est le fait de le mettre en prison qui est devenu le point insupportable dans l’affaire Khalifa Sall. Et voyez comment la levée de son immunité parlementaire est traitée à l’Assemblée nationale. Celle-ci n’a rien à voir avec l’exécutif. Quand même Moustapha Niasse n’est pas candidat à l’élection présidentielle. Alors pour qui fait-il cela ? Jusqu’à nous refuser de façon illégale et incompréhensible la parole à l’Assemblée nationale. Quand j’ai demandé à parler sur la base d’un acte qui m’y autorisée, Moustapha Niasse n’a pas voulu me donner la parole. Et pourtant, c’est nous qui l’avons élu à la place qu’il est et non Macky Sall. Le peuple l’a élu comme député et nous, comme Président à l’Assemblée. C’est un minimum de respect qu’il doit à ses collègues. Si un député ne peut pas parler à l’hémicycle, il ne peut le faire nulle part. Voilà pourquoi, les gens sensés, raisonnables, pensent que dans toute cette histoire, il y a de la politique. On arrive plus à démêler où commence le judiciaire et où s’arrête la politique. »
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