Abdoulaye Baldé, ministre de la Communication : Bientôt un Code de la publicité.

 

Lors du vote du budget du ministère de la Communication, des Télécommunications, des Postes et de l’Economie numérique, beaucoup de parlementaires ont interpelé le ministre sur les publicités mensongères dans les médias. Dans sa réponse, Abdoulaye Baldé a révélé que le ministère compte élaborer une loi pour encadrer les activités liées à la publicité. « Cette révision fait partie des chantiers de mon département pour 2018. Déjà, nous avons commis un expert qui a fait l’état des lieux. Et prochainement, un comité sera mis en place pour une révision de cette nouvelle loi. La révision est d’ailleurs une instruction du président de la République à travers les décrets relatifs aux attributions de notre ministère », a-t-il déclaré.

A. NG. NDIAYE

ABDOULAYE BALDE, MINISTRE DE LA COMMUNICATION : « LA PRIVATISATION DE LA POSTE N’EST PAS À L’ORDRE DU JOUR »
La Poste traverse des difficultés, mais « sa privation n’est pas à l’ordre du jour », a tenu à préciser le ministre de la Communication, des Télécommunications, des Postes et de l’Economie numérique, Abdoulaye Baldé, samedi, lors du vote du budget de son département. L’option retenue par l’Etat est la restructuration de la société.
La situation que traverse la « Sn la Poste » n’a pas laissé indifférents les députés. En commission, ils ont interpellé le ministre de la Communication, des Télécommunications, des Postes et de l’Economie numérique, Abdoulaye Baldé, sur le programme de restructuration de cette société. Et lors des débats en plénière, samedi, la même question sur la privatisation de la Poste ou de sa restructuration est largement revenue pendant les interventions des députés. Du moment où les pertes cumulées par la Poste deviennent de plus en plus nombreuses, le député Seydou Diouf a demandé au ministre de tutelle comment l’Etat compte faire pour redresser cette société nationale. Mamadou Lamine Diallo a, lui, invité Abdoulaye Baldé à faire le point sur la dette de la Poste devant les représentants du peuple. Le député non inscrit Ousmane Sonko a, pour sa part, beaucoup insisté sur la situation que traverse cette société. Chiffres à l’appui, il a révélé qu’en 2013 la Poste a affichée « une perte nette de 4 milliards de FCfa ». Depuis lors, a déploré le parlementaire, « aucun état financier n’a été déposé ». Ce qu’il dit considérer comme « grave » pour une entreprise nationale. Ousmane Sonko a ajouté que lors de l’examen de la Loi de finances initiale (Lfi) 2016, le ministre délégué du Budget, Birima Mangara, avait reconnu, devant les parlementaires, que la Poste avait une dette vis-à-vis de l’Etat de l’ordre de 130 milliards de FCfa. Pour sa dette fiscale, elle était de plus d’un milliard de FCfa selon le document de programmation budgétaire pluriannuel du ministère des Finances. « De 2013 à 2016, environ 60 milliards du Trésor public ont été consommés par la Poste sans aucune politique de la part de l’Etat », a dénoncé M. Sonko.
Le ministre de la Communication a reconnu que « les dettes de la Poste sont réelles ». Toutefois, il a tenu à préciser à l’endroit des députés que « la privatisation de la société n’est pas à l’ordre du jour ». Le schéma retenu par le gouvernement, a informé Abdoulaye Baldé, est comment procéder pour restructurer cette société nationale pour la rendre plus efficace et plus efficiente. De la volonté de restructuration, a-t-il poursuivi, plusieurs options ont été retenues entre la Trésorerie générale et la société nationale la Poste dans le cadre du Comité interministériel de restructuration réunissant le ministère de l’Economie, le ministère en charge des Télécommunications et la Poste. A l’issue de ces rencontres multisectorielles, a-t-il dit, trois points  ont été avancés : la compense, la rémunération et la recapitalisation.
Aliou Ngamby NDIAYE
LE BUDGET EN HAUSSE DE 263,85%
Le budget 2018 du ministère de la Communication, des Télécommunications, des Postes et de l’Economie numérique voté samedi, a connu une hausse subtentielle. Il s’élève à 15.388.696.100 de FCfa, contre 4.229.391.020 FCfa en 2017, soit une hausse de 11,159 milliards de FCfa et 263,85 % en valeur relative. Cette hausse est consécutive à l’intégration du secteur des Postes et des Télécommunications.
A. NG. NDIAYE

CESSION DE LA LICENCE TIGO : LE DOSSIER BIENTÔT FINALISÉ
Interpellé sur la cession de la licence Tigo à Wari par les députés Marie Sow Ndiaye et Toussaint Manga, le ministre Abdoulaye Baldé a tenu à préciser que le gouvernement ne peut pas rester les bras croisés sur cette affaire car la licence de télécommunication appartient à l’Etat et « qu’elle est incessible ». Revenant sur la genèse de l’opération entre Wari et Millicom, Abdoulaye Baldé rappelle « qu’un accord préalable » a été trouvé entre les deux parties. Mais finalement, cet accord n’a pas pu aboutir commercialement. Entre temps, ajoute le ministre, « le groupe Sentel (Millicom) a saisi l’Etat pour l’informer d’un nouveau repreneur » en lieu et place du groupe Wari. Cette demande, informe-t-il, est en étude au niveau des services de son département.

Abdoulaye Baldé indique que le dossier sera bientôt finalisé. «Nous avons reçu toutes les parties pour mieux juger et prendre les décisions afin de finaliser le dossier. La préoccupation de l’Etat est de sauvegarder les intérêts du pays sur le secteur des télécommunications avec un opérateur qui saura respecter les obligations sur tous les plans. Le gouvernement n’est pas frileux sur cette question », a-t-il ajouté.

A. NG. NDIAYE

CODE DE LA PRESSE : VERS LA MISE EN PLACE D’UN COMITÉ DE RÉDACTION DES DECRETS D’APPLICATION

Depuis l’adoption du nouveau code de la presse par la 12ème législature, les décrets d’application pour l’entrée en vigueur du texte n’ont pas été élaborés. Samedi, les députés Aïda Mbodj et Adji Diarra Mbergane ont interpellé le ministre de la Communication, Abdoulaye Baldé, sur ces retards. D’après Aïda Mbodj, sans ces décrets, le code de la presse ne peut pas être mis en œuvre.

Répondant à ces interpellations, Abdoulaye Baldé a informé que le département qu’il dirige travaille sur l’élaboration des décrets d’application. « Tous les acteurs sont saisis pour la mise en place du comité de rédaction des projets de décrets et arrêtés. Les travaux seront entamés prochainement. On attend simplement sa finalisation dans quelques mois avec les décrets d’application », a-t-il déclaré.

A. NG. NDIAYE

LES DÉPUTÉS PRÉOCCUPÉS PAR LA SITUATION DE L’APS
Les députés ont été très sensibles à la situation que traverse l’Agence de presse sénégalaise (Aps). Devant le ministre de la Communication, le député Mame Bounama Sall a invité le gouvernement « à mieux outiller l’Aps » pour l’aligner dans les mêmes conditions de travail que la Rts et le quotidien national « Le Soleil ». Mais, pour le député Sokhna Dieng Mbacké, c’est tout le financement du service public de l’information, que ce soit la Rts, « Le Soleil » ou l’Aps, que le gouvernement doit revoir. D’après Sokhna Dieng Mbacké, ces trois structures doivent bénéficier davantage de l’appui du gouvernement. Face aux problèmes récurrents de l’Agence de presse sénégalaise, Mamadou Lamine Diallo va même jusqu’à demander s’il n’est pas possible de changer le statut de la structure pour mieux la soutenir.

Dans le cadre du soutien à l’Aps, l’Etat a augmenté le budget de l’entreprise. Selon Abdoulaye Baldé, le montant alloué à l’Agence est passé  « de 371 millions de FCfa à 442 millions de FCfa, en plus des 50 millions octroyés dans le cadre de l’aide à la presse ainsi que des appuis en budget d’investissement ». « Ça reste insuffisant, mais j’avais indiqué que nous sommes prêts à faire plus. Mais pour cela, il faut qu’on travaille sur un projet d’établissement qui permet de mettre tous les acteurs à l’aise », a-t-il informé.

A. NG. NDIAYE

LA PRÉCARITÉ DANS LES ENTREPRISES DE PRESSE DÉPLORÉE
Le constat est presque le même pour la plupart des députés qui ont pris la parole lors du vote, samedi, du budget 2018 du ministère de la Communication : les reporters vivent une précarité dans la plupart des entreprises de presse.

C’est le député socialiste Mame Bounama Sall qui a ouvert le débat sur la situation que traverse la presse sénégalaise. D’après lui, la presse traverse une crise sans précédente. Ceux qui en pâtissent le plus, a-t-il assuré, sont les jeunes reporters qui, pour la plupart, n’ont aucune couverture sociale. La plupart des députés qui se sont succédé ont dénoncé la précarité dans le secteur des médias au Sénégal. Pour Adji Diarra Mbergane, une presse sans moyens ne peut pas jouer un rôle de contrepouvoir. Or, à son avis, c’est ce qui existe au Sénégal. Selon le député, beaucoup de journalistes ne sont pas payés à la fin du mois.Et d’interpeller le ministre : « A quand les décrets d’application du nouveau code de la presse qui a été voté il y a quelques mois par l’Assemblée nationale ? »

Le député Mberry Sylla a proposé à l’Etat d’organiser régulièrement des inspections dans les rédactions pour voir si réellement la Convention collective est respectée.

Selon Sira Ndiaye, on ne sait plus qui est journaliste et qui ne l’est pas. Pis, a renchéri l’élu Yaya Diallo, à la télé ou la radio, des animateurs présentent le journal ou animent même des débats.

Un rôle qui est dévolu au journaliste. Et de demander au ministre : « Où en êtes-vous avec la carte nationale de la presse ? »

Les remarques des députés sont largement partagées par le ministre Abdoulaye Baldé qui a reconnu que « la presse est dans une situation de précarité ». « Le constat est général, les journalistes et les techniciens en souffrent, mais des solutions sont en cours avec le nouveau Code de la presse qui vient d’être adopté et la nouvelle convention collective des journalistes bientôt en discussion entre acteurs », a déclaré le ministre.

Cependant, pour régler ce problème de la précarité, a-t-il informé, le président de la République, Macky Sall, a ordonné la négociation d’une nouvelle convention collective des journalistes.

« Cette nouvelle convention, si elle est signée, va relever sensiblement le niveau de rémunération des journalistes », a estimé Abdoulaye Baldé. Toutefois, il a tenu à préciser que « le niveau de rémunération des journalistes est plutôt faible dans le secteur privé que dans le secteur public ». Par ailleurs, l’adoption d’une nouvelle convention collective ne peut pas à elle seule permettre de relever le niveau des rémunérations, a avancé le ministre.

A. NG. NDIAYE

Lesoleil.sn /