Insécurité en banlieue: les populations crient leur désarroi.

 

Les agressions se multiplient de plus en plus dans certaines parties enclavées de la banlieue, notamment à « Mbéda Fass », sur la route de Boune. Il est impossible de rester deux jours sans voir un cas d’agression ou de vol. Une situation qui témoigne de l’insécurité dont les populations sont victimes. Des personnes rencontrées dénoncent la situation. Reportage.

Certaines localités de la banlieue sont fréquentées par des malfrats de toutes sortes. Une situation qui est à l’origine de la colère des populations qui ont perdu le sommeil du fait des malfaiteurs armés qui les dépouillent de leurs biens. Selon Ndèye Nd, les boutiquiers et les commerçants sont souvent attaqués. Elle soutient avoir été victime d’une agression mercredi dernier, vers 20h. Son téléphone portable avait été emporté. Trouver sur les lieux, un homme d’une quarantaine d’années raconte la scène d’agression à laquelle il vient d’assister. « Des hommes étaient à bord d’un taxi sur lequel il y avait des photos d’illustres marabouts. Vers 00h, ils se sont garés à quelques mètres d’une boutique et sont ensuite descendus. L’un est entré dans la boutique et l’autre faisait le guet dehors. Ils étaient tous armés, menaçant ainsi les jeunes trouvés dans la boutique. Ils ont pu prendre 4 téléphones et de l’argent. Personne n’a pu les identifier car ils étaient encagoulés », raconte-t-il.

Des actes enregistrés de part et d’autre des différentes localités de la banlieue, témoignent bel et bien la violence et de l’insécurité que les populations sont en train de vivre. Si certains pensent que cela est dû au manque d’éducation des jeunes, d’autres évoquent la pauvreté et le mauvais comportement. D’après Pape, gérant d’un cyber café sis à Yeumbeul, « les auteurs des actes de vandalisme manquent d’ambition dans leur vie, même s’ils ne sont pas issus de familles aisées. Chaque personne a son choix personnel pour mener ses activités. Les parents ont fait ce qu’ils devraient faire au niveau des maisons en éduquant leurs progénitures. Notez que les agresseurs ne sont pas des mineurs, ce sont des personnes matures qui ont fait le choix de voler, d’agresser et de s’adonner à la consommation de drogue ». Pape raconte aussi avoir été un jour victime d’une arnaque. Des gens lui ont donné des faux billets pour payer leur temps de connexion. C’est après leur départ qu’il s’est rendu compte qu’il a été arnaqué. « Ces faux billets de banque sont collés dans son endroit de travail, juste à l’entrée, pour demander aux populations de se méfier, pour attirer l’attention des personnes qui fréquentent les Cybers et pour sensibiliser les habitants de la banlieue », dira-t-il.

De l’autre côté de Guédiawaye, à Golf, en face de la Cité d’Alioune Sow, vers Hamo 1, c’est un journaliste à qui on a chipé son scooter, il y a quelques jours. D’après le pisse-copie qui travaille dans un quotidien de la place, « je suis entré chez moi pour prendre des nouvelles de ma familles que mon deux-roues a été emporté ».

Cheikh, lui, il écarte la pauvreté. Selon lui, « les malfaiteurs sont souvent issus de familles religieuses, aisées, dignes, entre autres. Commettre des forfaits fait partie de leur choix. Ce ne sont pas des personnes qui ont fréquenté l’école ». Quant à Jules G, il a fait savoir que « le chômage ne doit pas être à l’origine des agressions. Ceux qui veulent travailler vont à Dakar chaque jour pour déposer des demandes au niveau des entreprises. Ces gens-là n’ont pas le temps d’agresser les populations innocentes ».

Force est de constater qu’en l’espace d’un mois, plusieurs cas d’agressions, de vols, d’escroqueries ont été enregistrés dans certaines localités de la banlieue. Ce qui est donc à l’origine de la sortie des populations rencontrées et qui se désolent de cette situation, même si on sait que des efforts sont en train d’être faits par les autorités pour mettre fin à cette insécurité.

Sada Mbodj / rewmi/