Hydrocarbures : Macky cédera-t-il aux tentatives du géant italien Claudio Descalzi ?

 

Le président sénégalais Macky Sall a accueilli cette semaine le directeur général d’Eni (société nationale italienne des hydrocarbures), Claudio Descalzi, à Dakar, alimentant la rumeur générale selon laquelle la major italienne devrait obtenir une position en amont dans le pays.

L’entrée d’Eni au Sénégal suivrait les tentatives de la France de prendre pied dans la pièce – bien que son accord avec la ferme ne soit pas encore finalisé – et suivrait de près les manœuvres avortées d’ExxonMobil, un super-major américain par Kosmos Energy, piqué au poteau par le géant britannique BP.

Descalzi a loué les efforts du gouvernement pour imposer la transparence dans le secteur des industries extractives et a souligné son désir de « participer à la réalisation du potentiel du Sénégal » dans le contexte d’un environnement commercial attractif.

Alors que le Sénégal est actuellement le centre d’attention d’Eni, l’entreprise est également perçue comme faisant pression pour l’accès à la superficie de la Gambie voisine.

Pendant ce temps, les gouvernements des deux pays tentent de trouver la meilleure façon de défendre leurs décisions respectives de révoquer le titre de propriété de la société African Petroleum Corporation Limited (APCL) enregistrée à Oslo.

La présence controversée de l’actionnaire de l’APCL, Frank Timis, a dissuadé plusieurs prétendants, sinon tentés d’entrer dans la profondeur sénégambienne, mais une série de développements récents pourraient changer cette vision.

Quelques jours seulement après le recrutement du cabinet d’avocats parisien Betto Seraglini pour la cause de l’APCL, Sarella Investments, le véhicule d’actions contrôlé par Timis, a vendu une importante tranche d’actions APCL, réduisant ses fonds propres à 10%.

Si l’APCL devait maintenant retirer sa plainte devant un tribunal de Paris sur la réaffectation du bloc Rufsique Offshore Deep (ROD) à Total par le Sénégal, la stigmatisation pourrait être levée, ce qui permettrait à de nouveaux prétendants de participer à l’ensemble du portefeuille APCL. Le gouvernement sénégalais pourrait alors reconnaître le titre de l’APCL au bloc Offshore South Deep du Sénégal au large de la Casamance, accordant une prolongation, tout en tentant Total d’accorder une certaine considération à l’APCL pour l’abandon de l’exploitation de ROD.

Des rapports locaux suggèrent qu’un compromis pourrait impliquer que l’APCL obtienne une extension à Casamance tout en conservant 5% de ROD, avec Petrosen appartenant à l’Etat sur 5% et Total conservant 90%.

Le gouvernement de la Gambie accorde également la priorité à la résolution des procédures d’arbitrage initiées par l’APCL en cas de révocation du titre des blocs A1 et A4.