Aibd, six mois après son ouverture : Près d’un million de passagers et un trafic en progression de 6%

 

Le trafic aérien à l’Aéroport Blaise Diagne (Aibd) a connu une progression en moyenne de 6% depuis l’ouverture de cette infrastructure implantée à Diass (50km de Dakar). Cependant, le fret a eu du mal à décoller au début, selon le directeur général de Limak-Aibd-Summa (Las), la société de gestion de la plateforme de l’Aibd.

« Au bout de six mois, nous sommes à un peu plus d’un million de passagers. Nous sommes sur une progression de trafic d’environ 6 % en moyenne entre le 1er janvier et aujourd’hui », a affirmé Xavier Mary, directeur général de Limak-Aibd-Summa (Las, un consortium détenu à 33 % pour chacune des deux entreprises turques et à 34 % par l’Aibd), au cours d’une rencontre avec la presse, hier à Dakar. Cette progression est essentiellement due à l’arrivée de quatre nouvelles compagnies mais aussi à un bon niveau de remplissage sur certaines destinations telles que Paris et Bruxelles, explique-t-il. Aujourd’hui, 36 compagnies aériennes régulières ou cargo desservent l’Aibd vers une soixantaine de destinations. Pour le fret, l’aérogare dédiée dispose de chambres froides d’une capacité de 50.000 tonnes par an. Cependant, le fret, qui a connu « un démarrage difficile », n’a pas réalisé d’aussi bonnes performances, faisant « moins de 2% par rapport à l’an dernier », « mais le trafic remonte », a rassuré le directeur général de Las. M. Mary a fait savoir qu’il y a encore des points à améliorer, six mois après l’entrée en service de l’aéroport, sans entrer dans les détails.

Moins de 30.000 mouvements d’avions déjà

L’Aibd a une capacité globale de trois millions de passagers, le nouvel aéroport (pour le compte de décembre) et Léopold Sédar Senghor de Dakar ont cumulé 2,5 millions de passagers (arrivées et départs) en 2017. La capacité d’accueil de Diass, équipée d’une piste de 3500 mètres de long et 75 mètres de large et sept voies de circulations de taxiways (qui permettent aux avions de sortir rapidement de la piste) sur 14 km est de 80.000 mouvements d’avions par an, grâce à ses 50 positions de parkings avions, a ajouté le patron de Las. Pour le moment, l’aéroport, qui dispose de 44 portes d’enregistrement, 11 portes d’embarquement, quatre tapis de livraison de bagages à l’arrivée et six passerelles télescopiques, a cumulé moins de 30.000 mouvements.

Selon Xavier Mary, « le positionnement géographique de Diass qui est proche de Saly, est quelque chose de bénéfique, nous sommes a proximité de la cité administrative de Diamniadio. Le site a été choisi avec une vision futuriste ».

Quant aux redevances aéroportuaires fixées par l’Etat et versées à certaines structures telles que l’Asecna et l’Anacim, elles sont « marginales », se situant entre 10 et 20% de la redevance globale, a poursuivi le directeur général de Las. Pour éviter d’avoir trop de pression financière sur les compagnies, l’idée est de développer les redevances extra-aéronautiques générées par exemple par les commerces (galerie commerciale) ou les services offerts aux passagers. L’Aibd évolue dans un environnement aéroportuaire très concurrentiel, reconnaît Xavier Mary, raison de ne négliger aucune typologie de trafic. « Nous essayons de voir les nouvelles typologies pour les attirer, nous sommes en train d’identifier les marchés », a-t-il dit. Le développement du pavillon national Air Sénégal SA, qui a effectué son premier vol récemment, est attendu avec impatience par les responsables de l’Aibd.

Diass regroupe 693 collaborateurs. 541 personnes disposant de contrat à durée déterminée ou indéterminée, qui étaient en service à Dakar, évoluent maintenant à l’Aibd, a fait savoir Xavier Mary. Au total, un millier de personnes travaillent à Aibd assistance services (2As), la filiale de Las, créée par l’Etat en août dernier, pour assurer exclusivement l’assistance en escale. Cette filiale a repris les agents de Shs et Ahs, deux sociétés de handling qui évoluaient à Dakar. Par ailleurs, l’Aibd a tenu, mercredi dernier, avec succès son premier exercice de gestion de crise, assure le patron de Las.

Malick CISS

AEROPORT CITY, HOTELS, FERME PHOTOVOLTAÏQUES… : L’AIBD AFFICHE SES AMBITIONS
Parmi les projets de l’Aéroport international Blaise Diagne, figurent en bonne place un centre de maintenance aéronautique, un Aéroport City de 1.000 hectares avec des bureaux et bâtiments administratifs et des hôtels. « Nous avons une offre hôtelière avec des gammes différentes pour satisfaire tout le monde. Pour protéger l’environnement, l’Aibd compte s’équiper en ferme photovoltaïque afin de s’assurer une autoconsommation et réduire sa facture d’électricité. Le surplus de production pourrait même être injecté dans le réseau de la Senelec. Autre projet, c’est la galerie commerciale, «nous avons hâte de la voir arriver. Nous travaillons à faire un espace convivial avec de petites superettes, des produits bio sénégalais», a déclaré Xavier Mary. Une station de carburant sera aussi installée «dans les semaines qui viennent», sans oublier la grande attente : le Train express régional (Ter) dont l’arrivée à Diass est prévue en 2021. Le directeur de Las a évoqué les ambitions de sa structure dans la Responsabilité sociétale d’entreprise, notamment avec la formation des jeunes aux métiers aéroportuaires grâce au projet de Las Académie, un appui aux populations riveraines.

CHANGER LE MODÈLE DE GESTION DES CHARIOTS
Par ailleurs, les autorités de Las ont minimisé l’affaire des places de parkings qui seraient payants pour les gendarmes positionnés à l’aéroport. «Nous discutons avec eux», a assuré Papa Mahawa Diouf, directeur des opérations de Las. Selon lui, les forces de sécurité veulent plus de places. Quant au contrat sur les chariots, il constate des difficultés au démarrage, « les Sénégalais ne sont pas contents. Nous souhaitons changer de modèle de gestion, ce n’est pas seulement un problème de prix, a-t-il ajouté. La presse a révélé que Las a cassé le marché des chariots payants à l’Aibd.

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