Affaire Khalifa Sall: Délibéré le 30 août prochain

 

Le procès en appel de l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar est mis en délibéré au 30 août 2018, date où le juge Demba Kandji rendra son verdict. S’il suit le réquisitoire de l’avocat général, Khalifa Sall, condamné en première instance à une peine de 5 ans ferme, avec confiscation des ¾ de ses biens et une amende de 5 millions de francs Cfa restera en prison. Lansana Diabé a, dans son réquisitoire de ce lundi, demandé la confirmation des peines principales et complémentaires infligées aux accusés par le juge Malick Lamotte.

En effet, dès l’entame de son propos pour faire son réquisitoire, l’avocat général a tressé des lauriers aux juges en louant leur “impartialité”. “C’est cette neutralité qui dérange. Vous ne prenez parti pour personne mais vous dites que ce le droit nous exige”, a déclaré le maître des poursuites. Qui regrette le fait que le procès est terminé avec un goût d’inachevé puisque, note-t-il, les protagonistes (Khalifa Sall et ses avocats) ont préféré ne pas comparaître. “C’est leur droit. Il faut le respecter et en tirer toutes les conséquences”, a indiqué le représentant du ministère public.

Selon Lansana Diabé, tout le problème de ce procès tourne autour des fausses pièces qui ont été fournies pour décaisser mensuellement les 30 millions de francs Cfa.  D’après lui, il est inconcevable que le maire de la Ville de Dakar utilise “de fausses factures” pour justifier les fonds alors que la caisse d’avance est instituée par un arrêté qui définit les conditions de fonctionnement. “Les infractions qui ont été retenues par le premier juge sont valables et il s’agit d’une bonne application de la loi”, a soutenu Lansana Diabé pour laisser entendre que Malick Lamotte a dit le droit.

Lansana Diabé accepte toutes les constitutions de parties civiles
Concernant les constitutions de parties civiles de la Ville de Dakar et de l’Etat du Sénégal, l’avocat général pense qu’elles sont toutes valables. Selon lui, l’Etat  du Sénégal peut réclamer des dommages et intérêts au même titre que la Ville de Dakar. “L’autonomie  des collectivités locales n’exclut pas le contrôle de l’Etat dans la gestion des affaires publiques. La collectivité locale gère des deniers publics. Si l’Etat est parvenu à envoyer ses enquêteurs à la Ville de Dakar c’est parce qu’il a un droit de regard sur toutes les collectivités locales”, a expliqué Lansana Diabé. Qui pense qu’on ne peut pas exclure l’Etat dans ce procès, ne serait que pour son attachement la transparence dans la gestion des affaires publiques. Ainsi, Lansana Diabé demande que la mairie et l’Etat soient déclarés parties civiles mais que les dommages intérêts soient versés au trésor public. “Ce sont des faits inédits ou un maire est inculpé de détournement de deniers publics. La mairie se présente pour le recouvrement des montants. L’Etat se présente également. Je propose que les montants soient versés au trésor public”, demande-t-il.

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