Syrie: La coalition a tué des civils par milliers

 

Plus de 3300 civils ont perdu la vie dans des frappes de la coalition menée par les États-Unis contre l’État islamique (EI) en Syrie depuis 2014, a déclaré dimanche une ONG proche des rebelles syriens. La coalition reconnaît pour sa part la mort d’au moins un millier de civils en Irak et en Syrie.

Son porte-parole a fait valoir que la coalition se fondait sur «des faits et des preuves». «Nous ne prétendons pas détenir de chiffres exacts, mais nous pouvons assurer que nous nous basons sur les meilleures preuves disponibles», a-t-il ajouté.

Pour l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG qui dispose d’un vaste réseau dans le pays en guerre, le bilan des victimes civiles dans les opérations de la coalition s’élève à 3331 morts pour la seule Syrie. Parmi elles figurent «826 enfants et 615 femmes», a ajouté son directeur.

Pour déterminer l’origine des frappes, l’OSDH s’appuie sur son vaste réseau de source, mais aussi sur l’étude des plans de vol, ainsi que sur les avions et munitions utilisés dans le cadre de ces raids.

«Crimes de guerre»

La coalition affirme de son côté prendre toutes les précautions possibles. Dans son dernier rapport, en août, elle établit précisément à 1061 le nombre de pertes civiles liées à ses opérations en Syrie et en Irak, à la date du 30 juillet. Elle précise toutefois que 216 dossiers relatifs à la mort de civils sont encore à l’étude, dont certains remontent à l’année 2014.

Alors que plusieurs ONG ont accusé la coalition de ne pas mener d’enquêtes suffisamment rigoureuses, son porte-parole a rétorqué qu’elle avait sollicité la coopération d’autres organismes, notamment pour partager la méthode utilisée pour établir les bilans.

En juin, l’ONG Amnesty International a indiqué que les frappes de la coalition l’an dernier sur Raqqa, lors des combats pour la reprise de la «capitale» syrienne de l’EI, pouvaient être constitutifs «d’éventuels crimes de guerre». Les opérations antidjihadistes de la coalition ont baissé d’intensité depuis la perte par le groupe EI de l’écrasante majorité de ses territoires en Syrie et en Irak.

(nxp/ats)