Proche-Orient: Grève contre la loi sur l’Etat-nation juif.

 

Les Palestiniens ont observé lundi une grève générale en opposition à une loi israélienne très controversée votée en juillet, définissant Israël comme «l’Etat-nation du peuple juif». En Cisjordanie occupée, à Gaza et à Jérusalem-Est, écoles et commerces sont restés pour la plupart fermés.

Des manifestations étaient également prévues dans la journée à Ramallah, en Cisjordanie, et à Jatt, dans le nord d’Israël, où vivent des Arabes israéliens, les descendants des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d’Israël et qui constituent aujourd’hui 17,5% de la population israélienne.

La grève est dirigée «contre la politique appliquée par Israël pour éliminer le nationalisme palestinien et l’expulsion de citoyens de leurs terres», a déclaré un habitant de Ramallah.

Citoyens de seconde zone

La loi votée par le Parlement israélien le 19 juillet, avec le soutien du premier ministre Benyamin Netanyahou, confère aux juifs le droit «unique» à l’autodétermination en Israël et proclame que l’hébreu est la seule langue officielle d’Israël, l’arabe n’ayant qu’un statut «spécial» qui n’a pas été défini.

Aucun article ne mentionne l’égalité entre les citoyens ou le caractère démocratique du pays, faisant craindre que le caractère juif d’Israël ne prime sur les autres principes. Outre la protestation contre cette loi, que les minorités arabes dénoncent comme un texte faisant d’eux des citoyens de seconde zone, la grève visait aussi à montrer la solidarité des Palestiniens avec les habitants de Khan al-Ahmar, en Cisjordanie, selon Hanane Achraoui, une haute responsable de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Ce village bédouin d’environ 200 personnes est voué à être détruit par Israël qui le juge illégal, malgré les appels de plusieurs Etats à épargner cette localité devenue emblématique de l’opposition de communautés confrontées à l’occupation et à la colonisation israélienne en Cisjordanie. Des recours ont été déposés devant la cour suprême. Des manifestations contre le texte ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes en Israël cet été.

(nxp/ats)