« Le Cfa est au service de notre sous-développement »

 

Le débat sur la sortie de notre pays du Frs Cfa est au devant la scène. Procédant jeudi à la présentation de son ouvrage «La révolution de l’argent», Dr Cheikh Oumar Diagne, Directeur du Cresfa et enseignant chercheur a abordé cette question de fond en comble. Ce dernier a ainsi formulé des pistes de solutions.

Pour lui, « Toutes les guerres ont des fondements économiques. Il est donc urgent de revoir notre zone économique avec l’Uemoa qui a été fondée bien avant notre indépendance et qui continue à entretenir une monnaie coloniale qui est au service de notre sous développement».

C’est pour cela qu’il a proposé des pistes de sortie afin de dépassionner le débat. En l’état des lieux, il trouve qu’il faut maintenir le Frs cfa. «Il faut le maintenir pour une période de 10 ans pour trouver des portes de sorties. Dans le cours terme, il s’agira de mettre court à des monnaies de trésor, des monnaies libres et parallèles et obliger la consommation au niveau intérieur.

Les systèmes d’échanges libres ont été proposés pour voir comment l’Etat du Sénégal peut les mettre en œuvre», a expliqué Dr Diagne.

A long terme, il propose de sortir du Frs Cfa parce qu’il est inconcevable d’avoir une monnaie qui est antérieure à notre indépendance. «Le Cfa a été créé en 1945. La banque centrale qui est censée veiller à la conduite monétaire a été créée en 1959.

Tous les instruments et institutions qui tournent autour du Frs Cfa sont antérieurs à notre indépendance et au sein des institutions figurent des Français qui ont des droits de véto. Aujourd’hui, il y a une urgence de divorcer avec cette pratique coloniale, cette vision impérialiste qui touche la monnaie et qui est inconcevable au 21ème siècle», argumente l’enseignant chercheur.

iGFM/