Présidentielle 2019: D’autres ‘’candidats’’ vont se désister

 

Ça commence. Deux ‘’candidats’’ déclarés, Mame Adama Guèye et NdellaMadior Diouf, ont déjà annoncé leur désistement. Ils ne seront pas candidats à la prochaine présidentielle.

Et, croyez-moi, d’autres vont suivre. Les 80 supposés candidats ne seront pas tous partants. Loin s’en faut. La liste sera réduite, beaucoup plus réduite.

Et pour cause!

Je suis toujours déconcerté par la facilité avec laquelle des Sénégalais annoncent leur candidature à la présidentielle. Non pas qu’ils n’en ont pas le droit, ou qu’ils n‘en ont pas le profil, mais parce qu’ils n’y sont pas du tout préparés. On a vu par exemple des personnes sorties de nulle part, certes compétentes dans leurs domaines et mêmes qualifiées, mais inconnues du landerneau politique et des électeurs.

Pis, après leur déclaration de candidature, elles ne font rien pour renverser la tendance et être dans une logique de sortir de l’anonymat. Elles se font presque oubliées. Et je suis sûr que ceux qui viennent de désister sont plus populaires que la plupart de ces candidats.

Alors, il est difficile de les prendre au sérieux.

On se demande d’ailleurs ce qu’ils cherchent en annonçant cette candidature. Pour certains, évidemment, c’est par pure fantaisie. Ils savent pertinemment qu’ils ne feront rien et que cela les amuse de dire qu’ils seront de la course.

Pour d’autres, même s’ils ont peu de chance, ils peuvent aller jusqu’au bout ou jouer le jeu jusqu’à la dernière minute.

Il y en a qui veulent étoffer leurs carnets d’adresse, ou faire passer des messages. Il y a aussi des ‘’candidatures-yobaléma’’ de personnes dont on soupçonne des accointances avec le pouvoir. Et il n’est pas exclus que les lobbies soient de la partie…

En tout état de cause, toutes ces personnes savent qu’elles ne font qu’amuser la galerie. Et qu’elles ne gagneront rien.

Alors, pourquoi perdre 30 millions de caution et d’autres sommes importantes en campagne si on sait que l’on n’aura même pas 1% ?

Cette question fait justement que beaucoup hésitent et certains n’oseront jamais franchir le rubicond.

Pour d’autres, l’obstacle ‘’parrainage’’ sera de taille. Les 2 mille signatures par région constituent un vrai casse-tête quand tu as du mal à te faire connaitre à Dakar, la capitale.

Entendons-nous bien : La présidentielle sera certainement enrichie par la valeur des personnalités qui y participent et par la diversité de leurs talents, mais franchement, ceci n’est pas une raison pour se jeter dans une bataille perdue d’avance.

Quand Diouma Dieng Diakhaté l’avait fait en 2012, on s’était posé beaucoup de questions. La preuve, depuis lors, on n’a plus entendu parler d’elle. En tout cas en politique.

Pis, peu sont les personnes qui peuvent soutenir les pesanteurs d’une campagne digne de ce nom. Aller dans tous les départements du pays, parler avec les Sénégalais, organiser des rencontres, meetings, réunions, etc., tout cela n’est pas donné à tout le monde.

C’est pour cela qu’il restera peu des 80 candidats lorsque les dossiers seront déposés au Conseil constitutionnel.

Nombre de ceux qui déclarent leur candidature cherchent un effet médiatique afin d’attirer l’attention sur eux.

Or, la présidentielle, c’est du sérieux. Il l’est tellement que la loi a encadré les conditions de participation. C’est dire que n’est pas candidat qui veut, même si tout le monde en a le droit. Il faut en avoir le profil et les moyens.

Que les candidats qui ne sont pas sérieux s’abstiennent en évitant justement de faire de cette compétition un simple jeu.

Quand il s’agit de l’avenir de la Nation et du choix de celui qui doit présider à sa destinée, les Sénégalais attendent des postulants beaucoup de sérieux et d’engagement.

Malheureusement, c’est souvent ce qui manque chez nous.

rewmi.com /