
Le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a été, ce samedi, l’invité du Grand Oral. Sur les ondes de la 97.5 Rewmi FM, Mary Teuw Niane est longuement revenu sur l’actualité des universités de notre pays. Morceaux choisis.
Dette de l’Etat du Sénégal aux universités privées
L’Etat devait, avant le paiement des 3 milliards qui sont budgétisés dans la loi de finance rectificative, 16 milliards. Ce qui signifie qu’aujourd’hui, l’Etat doit au secteur privé 13 milliards. Cependant, nous discutons avec nos partenaires et c’est de l’intérêt de tout le monde que cette question puisse être résolue. L’Etat, pendant 4 ans, s’est acquitté totalement de ses dettes. C’est une période difficile dans laquelle les établissements privés d’enseignement supérieur ont la charge de nos bacheliers, de nos étudiants et n’ont pas reçu les sommes qui leur sont dues. Mais des efforts sont faits aussi bien à travers cette loi de finance rectificative, mais aussi des discussions vont s’ouvrir rapidement entre eux, le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et le Ministère de l’Économie, des Finances et du Plan pour trouver un échelonnement du paiement de la dette, et évidemment pour permettre aux uns et aux autres de trouver une solution rapide à cette situation. J’appelle les établissements privés d’enseignement supérieur à beaucoup de patience et surtout de continuer l’engagement qu’ils ont eu depuis le départ d’accompagner l’Etat du Sénégal dans cette volonté d’ouvrir l’accès de l’enseignement supérieur à tout bachelier qui le souhaitait. Je pense que c’est un partenariat qui a montré qu’il était bon pour notre jeunesse, qu’il est bon pour nos bacheliers et c’est un partenariat qui est aussi bon pour les établissements d’enseignement privé et d’enseignement supérieur. Car, c’est quand même plus de 40.000 étudiants qui sont aujourd’hui pris en charge par l’Etat et qui sont au niveau de ces établissements. Je crois que cela contribue aussi à leur rayonnement et l’Etat fera le maximum pour apporter une solution à cette question de la dette.
Le retard des paiements à ces universités privées
Je pense que c’est un effort exceptionnel de l’Etat. Et cet effort exceptionnel de l’Etat, conjugué aux différents efforts de l’Etat dans différents secteurs, montre la difficulté qu’il peut y avoir à mobiliser ces ressources. Toutefois, nous aurons une discussion avec eux et on est sûr qu’eux-mêmes connaissent l’Etat parce que certains d’entre eux étaient au cœur de l’Etat. Nous trouvons des solutions et je suis très optimiste. Nous trouverons des solutions pour notre jeunesse, pour les établissements privés d’enseignement supérieur et pour l’Etat. Il ne faut pas se décourager et il faut revenir à 2012. Octobre 2012, qu’est-ce qu’il y avait avant ? Avant, quand l’Etat a fini d’orienter les bacheliers dans les établissements publics qui étaient ses propres établissements, tous ceux qui n’avaient pas de places étaient laissés à eux-mêmes. Ceux dont les parents avaient les moyens allaient payer les établissements privés. Ceux dont les parents n’avaient pas les moyens, leurs études s’arrêtaient. Je pense que le Président Sall a voulu plus d’équité, plus de justice sociale et donner de la chance à la jeunesse en initiant cette politique d’orientation des bacheliers dans les établissements privés d’enseignement supérieur. Et, ça a été accueilli à bras ouvert par ces établissements-là. Et cette volonté de l’Etat, plus cette volonté commune des établissements privés d’enseignement supérieur, c’est ce qui nous a permis d’en arriver jusqu’à aujourd’hui et il n’y a pas de raison que cela ne continue pas.
Construction des 6 pavillons à l’Ucad
Le coût global, c’est un peu moins de 16 milliards. Ces six pavillons sont constitués de 4.000 lits. A ceux qui disent qu’il y avait des marchés gré à gré pour la construction desdits pavillons, je leur dis que des marchés gré à gré, c’est permis par la loi. Mais ce n’est pas un marché gré à gré. Deuxièmement, ce journal qui a écrit, entre le titre du journal et le contenu de l’article, il y a une différence très nette. Le journal écrit : « 16 milliards pour 2.000 pantrés ». Je pense qu’il faut véritablement respecter les Sénégalais. Je pense qu’un minimum de respect pour les étudiants et les étudiantes, tous ceux qui ont vu ces bâtiments d’une qualité exceptionnelle, on ne peut pas dire cela. Troisièmement, ce n’est pas 2.000 lits et dans le corps du journal, il est bien écrit que c’est 4.000 lits. Donc, le titre n’a rien à avoir avec le contenu.
L’impact immédiat des pavillons sur les conditions de vie des étudiants
Il faut juste mesurer quel est l’impact de l’effort et que représente cet effort par rapport à l’existant. En 2012, nous avions 5.000 lits et je ne reviens pas sur une partie de ces bâtiments qui ont été détruits parce que la direction de la protection civile les jugeait inhabitables. En juillet 2015, le Président de la République a inauguré 1.044 lits et en ce moment-là, on avait construit 4 pavillons dont 2 à la grande cité, 1 à Claudel et 1 à la Fastef, pour autour de 8.00 lits. Puis là, c’est 6 pavillons qui peuvent abriter 4.000 lits. Ce qui fait qu’au total, entre 2012 et 2018, nous avons construit 5.800 lits, c’est-à-dire plus que ce qu’avait l’Ucad depuis sa création jusqu’en 2012, et cela seulement en 6 ans. Je crois qu’on peut mesurer l’impact que cela va avoir. En 2012, l’Ucad avait 100.000 étudiants pour 5.000 lits. En 2017-2018, l’Ucad a 86.000 étudiants pour 10.800 lits. On voit que le ratio s’est très sensiblement amélioré. A côté de cela, il y a les chantiers en cours pour plus de 3.000 lits qui vont s’ajouter encore à ces 10.800 lits. Cela veut dire qu’à côté de l’effort qui est fait au niveau de la pédagogie, parce que vous le savez tous les amphithéâtres ont été réhabilités et livrés, il y a aussi un effort pour de meilleures conditions sociales d’étude. Cette livraison de 4.000 lits en fait partie comme d’ailleurs aussi l’augmentation des bourses, qu’elle soit les demi-bourses, la bourse entière, la bourse de 3e cycle. C’est aussi la réduction du prix de la restauration. Donc, tout cela c’est pour aider à mettre les étudiants dans de meilleures conditions sociales de travail et pour leur permettre de réussir.
Les contrats de performance
Par ailleurs, les contrats de performance arrivent à leur terme. Et arrivant à leur terme, nous allons faire des évaluations. Chaque année, nous faisons des évaluations à mi-chemin et nous allons vers des évaluations définitives des contrats de performance. Vous savez que nos 5 universités ont chacune signé un contrat de performance avec le Ministère de l’Enseignement supérieur autour de 5 objectifs. L’amélioration de la qualité de l’enseignement, l’amélioration de l’efficacité interne, à savoir le taux de promotion entre la première année et la deuxième année, l’amélioration de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication, l’amélioration de la gouvernance des universités et enfin, l’amélioration des relations avec le monde socio-économique. Tout cela, chaque université, selon sa spécificité, a explicité chaque objectif en action activité et avec des indicateurs précis. C’est cela qui va être évalué, mais de manière globale, les évaluations à mi-parcours montrent que les contrats de performance se sont globalement bien déroulés, bien que ce soit la première fois que nos universités sont jugées à travers cette gestion accès sur les résultats.
Grève des restaurants à l’UGB
Le Directeur du Centre régional des Œuvres universitaires de Saint Louis a bien mesuré les conditions sociales de la rentrée. Parce que ce que l’université Gaston Berger, que ce soit le Recteur ou le Directeur du Crous souhaitent qu’on puisse démarrer cette année de la meilleure des manières possibles. Le directeur du Crous a jugé que la dette était telle qu’il fallait la payer cette dette pour pouvoir démarrer avec toutes les chances, qu’il n’y est pas d’interruption au niveau de l’année. C’est en cela qu’il nous a saisis et nous avons saisi le Ministère de l’Économie, des Finances et du Plan qui a libéré un chèque d’un milliard 600 qui couvre toute la dette et qui va permettre au Crous de pouvoir payer les restaurants et démarrer calmement. Ils vont annoncer au niveau de Saint Louis les dates d’ouverture de la cité et du démarrage de l’année. A Saint Louis, vu la manière dont l’année s’est terminée, nous leur avons permis de prendre des bacheliers que là où ils le souhaitaient (…). Ce que nous avons dit aux uns et autres, c’est l’impératif qu’au 31 juillet, que l’UGB retombe sur ses pieds et que l’année 2019-2020 puisse se dérouler normalement et que l’UGB retrouve pour toutes les filières, que ce soit la licence, le master et le doctorat, le rythme normal avec un calendrier universitaire normalisé.
rewmi.com /