Guerre civile Sri Lanka: La justice exige la mise à l’arrêt du chef d’état-major.

 

La justice du Sri Lanka a ordonné vendredi l’arrestation du chef d’état-major des armées en lien avec l’enlèvement et la mort de 11 personnes à la fin de la guerre civile, qui s’est achevée en 2009.

Un tribunal de la capitale Colombo a admonesté la police pour ne pas avoir appliqué sa précédente injonction à interpeller l’amiral Ravindra Wijegunaratne. Cette décision judiciaire ne semble pas directement liée à la crise politique que traverse l’île d’Asie du Sud depuis une semaine.

Plus de 100’000 morts

«La cour a ordonné que l’amiral soit arrêté avant le 9 novembre», a rapporté à l’AFP une source judiciaire. Dans le cas contraire, «des mesures seront prises contre l’officier de police en charge du dossier».

Pendant 37 ans, le Sri Lanka a été déchiré par de féroces combats entre la minorité tamoule et la majorité cinghalaise qui ont fait plus de 100’000 morts. Le conflit s’est achevé en mai 2009 par l’écrasement de la rébellion tamoule, durant la présidence de Mahinda Rajapakse, au prix d’un gigantesque bain de sang.

Ravindra Wijegunaratne est accusé d’avoir couvert un membre des services de renseignement de la marine, Chandana Prasad Hettiarachchi, principal suspect dans la mort de 11 hommes entre 2008 et 2009.

Des preuves contre l’amiral

Les victimes auraient été tuées alors qu’elles étaient illégalement détenues par la marine. Leur corps n’ont jamais été retrouvés, mais M. Hettiarachchi a été arrêté en août. «Il y a des preuves montrant que l’amiral Wijegunaratne a aidé l’accusé à échapper à l’arrestation», ont déclaré les enquêteurs au tribunal.

Des hauts gradés de l’armée et des responsables loyaux à M. Rajapakse sont accusés d’être impliqués dans une série de meurtres et disparitions retentissants à cette époque. L’ex-président lui-même et des membres de sa famille sont sous le coup d’enquêtes. Évincé du pouvoir lors d’élections en 2015, Mahinda Rajapakse est revenu sur le devant de la scène la semaine dernière avec sa nomination contestée au poste de Premier ministre.

Remercié par le président Maithripala Sirisena, le chef de gouvernement Ranil Wickremesinghe dénonce son renvoi, qu’il considère comme inconstitutionnel, et s’accroche au pouvoir. Cette confrontation au sommet de l’État a plongé dans la crise le Sri Lanka, qui se retrouve avec deux Premiers ministres de fait.

(nxp/afp)